Google Music a ouvert ses portes aux États-Unis. En partenariat avec trois des quatre principales majors, le service va proposer une boutique en ligne et un espace de stockage gratuit capable de contenir 20 000 titres. Google a l’ambition de contester l’hégémonie d’Apple dans la musique en ligne et compte se donner les moyens pour y parvenir.

C’est parti. Google a lancé ce jeudi sa plate-forme musicale, sobrement baptisée Google Music, avec la ferme intention de s’imposer dans ce secteur et détrôner Apple. La firme de Cupertino se taille en effet la part du lion depuis plusieurs années, grâce au fameux couple associant le magasin en ligne iTunes et la gamme de produits iPod. Avec l’arrivée d’un nouvel acteur, les cartes devraient néanmoins être redistribuées et la compétition relancée.

Universal, Sony et EMI ont dit oui

Pour avoir toutes les chances de son côté, et avoir les moyens de ses ambitions, Google a vu les choses en grand. Le géant du web a signé des accords avec trois des quatre principales maisons de disques, à savoir Universal, EMI et Sony. Ensemble, les trois majors pèsent un peu plus de 60 % du marché de l’industrie musicale. Seul Warner, dont la part de marché est estimé entre 11 et 12 %, n’a pas encore signé.

Dans le détail, les utilisateurs vont pouvoir accéder à un catalogue très important puisque 13 millions de titres sont disponibles sur Google Music. Sans surprise, les prix pratiqués seront les mêmes que ceux présents sur l’iTunes Store. En fonction des titres, les internautes devront débourser entre 0,99 et 1,29 dollars. Seuls les Américains peuvent à l’heure actuelle accéder à la boutique en ligne.

13 millions de titres sur Google Music

Les aficionados d’Apple ne manqueront pas de rappeler que le nombre de chansons disponibles sur Google Music est plus faible que celui de l’iTune Store. Celui-ci dispose en effet d’un catalogue de plus de 20 millions de titres. Précisons cependant que Google Music vient à peine de voir le jour aux Etats-Unis, qu’une importante major n’a toujours pas signé et qu’iTunes est accessible depuis 2003.

Même si un écart de 7 millions de titres sépare les deux plates-formes, cela n’empêche nullement Google Music de proposer des artistes de qualité comme les Rolling Stones, Coldplay, Busta Rhymes, Shakira, Pearl Jam ou encore DJ Tiësto. Et pour attirer les internautes, les majors de ces différents artistes ont réservé quelques exclusivités à Google Music.

Stockage gratuit jusqu’à 20 000 chansons

Déterminé à changer la donne dans le secteur de la musique en ligne, Google ne va pas s’appuyer uniquement sur le talent des artistes et sur quelques exclusivités. La firme de Mountain View propose dans le même temps de nouvelles fonctionnalités aux internautes afin d’accompagner l’évolution de leurs usages et de leurs pratiques sur Internet.

Google Music propose en effet un espace de stockage gratuit à partir duquel chaque utilisateur peut sauvegarder et accéder à sa bibliothèque musicale depuis n’importe quel appareil connecté. Pour l’heure, l’espace de stockage peut accueillir jusqu’à 20 000 titres. En fonction de la compétition avec Apple et Amaon, ce volume serait très certainement à grossir dans les prochains mois.

Google Music intégré à Google+

Comme prévu, Google Music sera intégré à Google+. Le réseau social conçu par la firme de Mountain View a été pensé pour être au coeur de l’activité numérique des internautes. Il est donc normal que chaque produit et service de Google s’articule autour du site communautaire. C’est également une réponse directe aux évolutions récentes de Facebook, qui s’est associé à Spotify et Deezer.

Comme nous le supposions, les ponts jetés entre Google Music et Google+ vont permettre aux internautes de recommander de la musique (ou de laisser l’algorithme du service s’en charger) et de partager un titre avec ses contacts. Ces derniers auront alors droit à une écoute gratuite. Cette limitation a été une exigence claire et constante des maisons de disques, toujours soucieuses de se prémunir du piratage.

Les artistes indépendants pourront vendre

Google a aussi pensé aux musiciens indépendants. L’entreprise leur propose de vendre des chansons directement et au prix de leur choix. Il suffit de créer une page dédiée sur Google Music, de mettre en ligne les chanons et de fixer le tarif. Dans l’opération, l’artiste touche la part principale (70 %), tandis que Google récupère le reste (30 %)

Google Music parviendra-t-il à atteindre ses objectifs ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais il est clair que la firme américaine se donne les moyens de contrer l’hégémonie d’Apple dans la musique en ligne. En attendant, Google va devoir approfondir ses partenariats et en tisser de nouveaux. Il faudra en particulier convaincre Warner de signer. Et préparer un lancement dans le monde entier.

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