Considérés comme une alternative légale au piratage, les services de streaming audio sont encore loin de faire l’unanimité au sein de l’industrie du disque. Le modèle économique proposé par ces plates-formes de distribution en ligne ne serait pas suffisamment solide pour rémunérer les artistes et assurer un financement pérenne de la filière. C’est en tout cas ce que pense STHoldings.
Spécialisé dans la musique indépendante, le distributeur britannique a en effet décidé de retirer l’ensemble de son catalogue de Spotify. STHoldings, qui encadre plus de 200 labels, estime que la diffusion de la musique via le service suédois ne génère pas une entrée d’argent suffisante pour poursuivre l’aventure. STHoldings s’est également retiré de Napster, Rdio et Simfy.
« Bien que ces services offrent le moyen de diffuser notre musique auprès de millions d’auditeurs, nous craignons qu’ils ne cannibalisent les revenus des ventes issues des boutiques numériques traditionnelles » a expliqué le distributeur dans un communiqué. Pour appuyer son propos, STHoldings a cité l’étude conduite par NPD Group et Narm.
L’enquête montre que les services d’écoute comme Spotify affectent les ventes de musique en ligne au lieu de les favoriser. Par rapport à un autre internaute, un abonné à Spotify réduira significativement le nombre d’achat qu’il réalise sur les plates-formes légales. Et pour cause, l’abonné n’a plus intérêt à acheter un titre ou un album s’il peut le retrouver sur Spotify, en s’abonnant ou non.
« En tant que distributeur, nous devons faire ce qui est le mieux pour nos labels. La majorité d’entre eux ne veut plus voir leur musique sur de tels services. Ils ne génèrent que peu d’argent et ont un impact négatif sur les ventes. De plus, les labels ont le sentiement que leur musique perd de son originalité en étant exploitée comme une simple marchandise qui a peu ou pas du tout de valeur ».
Le départ de STHoldings est-il le signe précurseur d’un mouvement plus large ? Difficile à dire pour le moment. Spotify n’a, pour l’heure, pas encore officiellement réagi. Du côté des labels gérés par STHoldings, seuls quatre d’entre eux souhaitent pour le moment rester au sein du service suédois.
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