C’est peut-être le symbole d’un changement de génération. Dans un mois, à 24 ans seulement, Amelia Andersdotter deviendra la plus jeune députée siégeant au Parlement Européen. Elle portera la bannière du Parti Pirate suédois, plus de deux ans après les élections de 2009 dans lequel le PiratPartiet avait remporté 7,1 % des suffrages.
A cette époque, le Traité de Nice n’accordait à la Suède que 18 sièges au Parlement Européen, ce qui n’avait permis d’envoyer qu’un seul député du Parti Pirate à Bruxelles. C’est le plus expérimenté Christian Engström, âgé de 51 ans, qui avait alors été choisi. Mais le Traité de Lisbonne, qui devait entrer en application au 1er janvier 2010, prévoyait d’accorder deux sièges supplémentaires à la Suède, dont un fut réservé au Parti Pirate. Or comme nous l’apprend TorrentFreak, c’est le mois prochain que le siège sera enfin accordé et occupé par Amelia Andersdotter, qui n’avait que 21 ans au moment de son élection.
La jeune députée pirate a déjà prévenu que pour le peu de temps qu’il lui reste dans cette mandature, jusqu’en 2014, elle se concentrera sur les questions de concurrence dans le secteur des communications électroniques. « Les approches européennes au droit de la concurrence doivent changer, au moins un peu. Par une meilleure adaptation à chaque secteur, par exemple« , explique-t-elle. « Le manque de véritable contrôle sur l’intégration verticale crée des situations où les entreprises des télécoms (ou de média) possèdent tout, des câbles backbone aux services de streaming de musique. Ca n’est pas bon. On s’attend au moins à avoir certaines obligations pour maintenir les différentes parties séparées« .
« Actuellement ce type de regroupement est, de façon plus préoccupante encore, enrouragée plutôt que réguler, et ça crée un déséquilibre très injuste entre ceux qui possèdent l’infrastructure (dans ce cas) et les utilisateurs. Le droit de la concurrence pour l’instant s’occupe essentiellement des intégrations horizontales, où par exemple une seule société possède tous le câble dans le nord de la Belgique (Telenet)« .
Amelia Andersdotter dit aussi vouloir s’intéresser, bien sûr, aux droits de propriété intellectuelle, et notamment les plus méconnnus. « Un sujet dont je sais que l’Union Européenne traite beaucoup dans tous les domaines, et dont nous ne pensons pas souvent en termes de propriété industrielle, c’est la certification – que vaut une certification, comment sont-elles générées (produites) et traitées, par qui ? Entre qui ?« , s’interroge-t-elle.
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