Alors que de nombreux freenautes ressentent une baisse drastique du débit sur YouTube aux heures de pointe, Free demande à Google d’investir davantage pour assurer une bonne connectivité entre ses services et les abonnés de l’opérateur.

Depuis plusieurs jours, les témoignages d’internautes abonnés chez Free se multiplient. Le débit sur YouTube serait très faible le soir à partir de 18 heures et le week-end, au point que la lecture de vidéos serait impossible sans attendre de longues minutes de pré-chargement. Beaucoup suspectent l’opérateur de brider intentionnnellement le concurrent de Dailymotion.

La situation n’est pas sans rappeler le conflit larvé qui avait opposé Orange et MegaVideo, ce dernier reprochant à Orange d’avoir volontairement dégradé la qualité du service offert à ses abonnés, pour faire pression sur le transitaire Cogent. Comme toujours dans ce type de conflits, exacerbé par les services de streaming qui déséquilibrent totalement la balance des données reçues et envoyées, la question est de savoir qui doit investir dans les infrastructures pour prendre à sa charge le différentiel de bande passante. Est-ce le FAI que les abonnés payent pour offrir le meilleur accès possible à tous les sites internet, ou sont-ce les services en ligne qui ont besoin de proposer le meilleur service possible à ces abonnés ?

Dans l’affaire Orange/MegaVideo/Cogent, l’opérateur avait été accusé de brider intentionnellement MegaVideo pour l’obliger à passer par d’autres fournisseurs de bande passante, plus avantageux pour le FAI. Chez Free, le problème semble également venir des investissements en connectivité de Google, jugés trop faibles par Free. L’opérateur voudrait qu’il participe aux frais engendrés par la consommation en bande passante descendante de YouTube, qui ne sont pas compensés par une consommation équivalente en bande passante montante.

En témoignent des messages publiés sur Twitter par Alexandre Archambault, le directeur des affaires réglementaires de Free. A Stéphane Bortzmeyer, qui se demande pourquoi YouTube est « inutilisable » alors que Dailymotion fonctionne correctement, il répond : « le premier préfère investir dans l’immobilier de prestige tandis que le second investit dans la connectivité« .

« Les infrastructures de Google en France, à part le joli immeuble tertiaire qui sera inauguré le jour de la Saint Nicolas, elles sont où ?« , demande-t-il avec sarcasme, en référence aux nouveaux bureaux parisiens de Google. 10 000 mètres carrés dans un hôtel particulier du 9ème arrondissement de Paris, rue de Londres.

La situation n’est pas nouvelle chez Free. Déjà l’an dernier, l’opérateur avait été accusé de brider des sites de streaming et de téléchargement direct, devenus particulièrement lents voire inutilisables. Contacté par Numerama, Free ne nous avait jamais apporté la moindre explication, préférant se réfugier dans un silence qui évite de soulever trop de vagues.

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