Quel crédit faut-il apporter aux informations qui sont fournies par You Have Downloaded ? La semaine dernière, le site s’est retrouvé au centre d’un buzz depuis qu’un internaute a repéré que les adresses IP attribuées à l’Élysée ont été retrouvées sur ce site. Or, ce dernier s’occupe essentiellement de référencer les adresses IP en se basant sur les téléchargés illicites opérés par BitTorrent sur les trackers publics.
À en croire le site, le réseau de l’Élysée a été utilisé pour télécharger illégalement des films sortis récemment (Le casse de Central Park, Mission : Noël, Échange standard) mais aussi des titres de musique, notamment des Beach Boys. Des livres électroniques auraient également été piratés. Très vite, l’information a fait jaser car le pouvoir exécutif a été en première ligne pour imposer la riposte graduée contre le piratage.
Mais la présidence de la République est loin d’être la seule entité à être pointée du doigt par You Have Downloaded. Nos confrères de Torrentfreak rapportent que les adresses IP de la RIAA, l’association en charge de protéger les intérêts de l’industrie du disque, et du département de la sécurité intérieure (Homeland Security) ont été repérées sur le site web.
Selon les relevés du site, les albums de Jay-Z (American Gangster) et Kanye West (My Beautiful Dark Twisted Fantasy) ont été récupérés par les ordinateurs de la RIAA. Dans la mesure où la RIAA défend les intérêts des maisons de disques, on peut supposer qu’elles ont accordé d’une façon ou d’une autre les autorisations nécessaires pour agir sur les réseaux P2P, sans violation des droits d’auteur.
Plus troublantes sont en revanche les découvertes concernant les séries télévisées Dexter et New York, Unité Spéciale. Selon You Have Downloaded, les cinq premières saisons de Dexter et l’épisode 6 de la saison 13 ont été téléchargés. Si pour la musique la RIAA peut très certainement se retrouver en train de télécharger via P2P, dans un but de surveillance, les contenus télévisés ne sont a priori pas de son ressort.
Faut-il donc en tirer la conclusion que la RIAA occupe une position ambivalente, chassant les pirates sur Internet mais s’accordant le droit de télécharger illégalement ? Non, même s’il existe toujours une possibilité que des employés de la RIAA se montrent au final assez peu précautionneux. Ne dit-on pas que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ?
Comme nous l’expliquions samedi, il est fort possible que les adresses IP de la RIAA et du département de la sécurité intérieure aient été injectées dans un ou plusieurs trackers publics, voire dans la base de données de You Have Downloaded, afin de décrédibiliser leur rôle auprès des internautes et faire la démonstration que les actes ne cadrent pas toujours avec les discours.
Dans ces conditions, il faut se montrer particulièrement réservé à l’égard des informations rapportées par You Have Downloaded. D’autant que depuis l’apparition d’un tel site, des petits malins auront sans doute eu l’idée d’injecter des adresses IP dans les trackers publics. Il ne serait donc pas étonnant de découvrir dans les prochains jours les adresses IP de la MPAA, de l’IFPI ou de n’importe quel ayant droit.
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