Le consortium mis en place pour encadrer la création d’un projet de cloud computing français va devoir se chercher un nouveau partenaire. En effet,Dassault Systèmes a décidé de se retirer de l’aventure. L’éditeur de logiciels a en effet des intérêts inconciliables avec ceux de France Télécom, également impliqué dans le projet. Dassault Systèmes participait à hauteur de 60 millions d’euros.

Dassault Systèmes ne participera finalement pas au projet Andromède, qui vise à créer une structure nationale dédiée à l’informatique en nuage (cloud computing). L’éditeur de logiciels a en effet indiqué à ses partenaires qu’il se retirait du consortium formé quelques mois plus tôt. L’État et les deux grandes entreprises françaises restantes, France Télécom et Thalès, vont devoir trouver un nouveau partenaire.

Selon La Tribune, le départ de Dassault Systèmes résulte de l’impossibilité de trouver un terrain d’entente avec l’opérateur historique concernant la durée de la clause de non concurrence. Les deux entreprises ont en effet opposé des intérêts divergents manifestement inconciliables, incluant le recrutement du futur patron du consortium et les conditions de prix des contrats d’hébergement, précise le journal.

L’éditeur de logiciels a en effet plaidé pour une période aussi longue que possible, six ans, afin que le projet Andromède prenne son envol et s’installe dans le paysage, tandis que France Télécom souhaite la réduire au maximum pour ne pas entraver ses propres services de cloud computing. En effet, France Télécom souhaite aussi construire une offre parallèle en solitaire, au risque de concurrencer le projet Andromède.

Avec l’abandon de Dassault Systèmes, le projet Andromède ne perd pas seulement un partenaire. Le cloud computing français destiné à héberger les grands comptes et les administrations de l’État perd aussi une importante source de financement. Et pour cause, l’éditeur contribuait à hauteur de 60 millions d’euros dans le consortium, un montant équivalent à celui mis sur la table par France Télécom.

La création du projet Andromède répond à un impératif de souveraineté nationale. Comme nous l’écrivions en septembre dernier, les États-Unis sont très nettement les premiers acteurs au monde en matière d’informatique en nuage. La France pourrait très bien passer par les services américains pour héberger ses administrations ou ses grands comptes.

Or avec l’instauration du Patriot Act, une loi anti-terroriste née en réponse des attentats du 11 septembre 2001, les autorités américaines ont la possibilité d’inspecter toute donnée hébergée par une société américaine, même lorsque les serveurs se trouvent physiquement hors des États-Unis. Un droit d’accès évidemment jugé inacceptable par la France, qui a lancé en conséquence ce projet.

Hormis la participation financière de France Télécom, le projet Andromède est financé à hauteur de 30 millions d’euros par le groupe électronique Thalèse et de 135 millions d’euros par le gouvernement, via une enveloppe issue des investissements d’avenir. L’informatique en nuage fait partie des projets couverts par les 35 milliards d’euros du grand emprunt.

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