C’est un document qui servira sans nul doute aux partisans de la loi anti-piratage SOPA (Stop Online Piracy Act). Alors que les débats parlementaires sur le texte, très controversé, ne reprendront qu’en janvier prochain, le représentant américain au commerce (USTR) a diffusé mardi la liste (.pdf) des plates-formes les plus actives dans le piratage et la contrefaçon, incluant des trackers BitTorrent réputés et des hébergeurs médiatiques.
Dans son édition de novembre, le représentant au commerce continue d’avoir cinq sites d’indexation BitTorrent dans le collimateur. Aucune surprise à ce niveau-là, puisque nous retrouvons The Pirate Bay, IsoHunt, BT Junkie, Kat.ph (anciennement Kickasstorrents) et Torrentz. Pour les sélectionner, l’USTR s’est basée sur leur audience, calculée par Alexa, un site spécialisé dans le trafic web.
Au niveau des trackers, trois noms ont été retenus. Il s’agit de Rutracker, Demonoid et Zamunda, qui ont la particularité de tous se situer en Europe de l’Est (respectivement Russie, Ukraine et Bulgarie). Là encore, c’est l’audience qui a été le critère principal de l’USTR. On notera l’absence de PublicBT et d’OpenBitTorrent, deux trackers qui figuraient pourtant dans la liste établie au mois de mars.
Le représentant au commerce ne se limite évidemment pas à la sphère du peer to peer. Les espaces de téléchargement direct sont également visés. Deux hébergeurs spécialisés (MegaUpload et Putlocker) sont explicitement cités, tout comme un réseau social russe (Vkontakte). Ce dernier est accusé de faciliter le piratage, à la différence des autres sites communautaires respectueux de la loi.
Le document produit par l’USTR se montre en revanche nettement moins précis concernant les « clones d’AllofMP3 ». Aucun nom n’est donné en exemple, bien que ce type de sites web, permettant de payer une somme minscule par téléchargement, empoisonne les relations entre la Russie et les USA. En effet, AllofMP3 aurait été l’un des éléments bloquant l’entrée de la Russie dans l’OMC.
Les autorités américaines listent enfin divers espaces plus ou moins connus en Occident, comme le forum Warez-BB, basé au Luxembourg, en Suède et en Suisse, le service chinois de retransmission en streaming TV Ants, basé sur une technologie P2P, ou encore des moteurs de recherche chinois, qui se contentent d’indexer des liens profonds, comme Sogou MP3 ou Gougou.
Du côté des services business to business (B2B) et business to consumer (B2C), trois noms sont livrés : le chinois Taobao, une plate-forme de commerce, ainsi que les Canadiens Modchip.ca et Consolesource. Ces espaces proposent à la vente des biens contrefaits, note l’USTR. On remarquera en revanche l’absence du moteur de recherche Baidu, qui était pourtant pointé du doigt il y a encore quelques mois.
En définitive, la liste proposée par le représentant américain au commerce n’est pas très différente de celle établie par la RIAA ou la MPAA, deux associations en charge de défendre les intérêts de l’industrie du disque et du cinéma dans le monde entier. Certaines plates-formes se retrouvent en effet citées dans chacune des trois listes anti-piratage et anti-contrefaçon mises en place par les autorités et les ayants droit.
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