La TouchPad d’HP aura probablement été l’un des produits les plus convoités de 2011, avant de devenir l’un des plus beaux échecs de l’année qui vient de s’écouler. De nombreux analystes ont commenté les raisons de cet échec et notamment l’instabilité d’HP dont nous avons régulièrement parlé. Des changements à sa tête, des errements stratégiques allant même jusqu’à imaginer vendre sa division PC et des problèmes de communication auront eu raison des terminaux webOS.
Mais, certains acteurs impliqués dans le développement du système d’exploitation ajoutent à ces analyses leurs propres éléments, glanés au cours du développement. Dans leurs propos recueillis par le New York Times, ils affirment que « le produit n’avait aucune chance« .
Pourtant, webOS promettait d’être plus flexible et ouvert qu’iOS d’Apple, plus beau et ergonomique qu’Android de Google et avait coûté 1,2 milliard à HP lors du rachat de Palm, son concepteur initial. Mais ces employés bavards affirment que, dès le départ, la façon dont a été conçu l’OS ne lui promettait aucun avenir.
« Palm était en avance sur son temps en voulant construire une plate-forme mobile utilisant des technologies web, et nous n’étions pas capable de mener à bien un projet si ambitieux et novateur » explique ainsi Paul Mercer, l’ancien directeur de la division logicielle de Palm. La firme a eu beaucoup de mal à recruter des ingénieurs qui connaissaient suffisamment Webkit, le moteur au coeur de l’OS, et à aller au bout de ses ambitions.
Pour Mercer, qui a contribué au développement de nombreux produits chez Apple avant d’entrer chez Palm, le choix de se baser sur Webkit a donc été une erreur. Il estime que cela empêchait les applications d’être aussi rapides que sur les autres systèmes et que les développeurs n’ont donc pas été séduits par la plate-forme.
Ainsi, malgré un bon démarrage lors de son lancement en juin 2009, l’enthousiasme a vite disparu à cause des problèmes de lenteur de webOS qui ont conduit à un très grand nombre de retours, les clients mécontents renvoyant leurs téléphones au constructeur.
Une grande partie de l’équipe à l’origine de l’OS ayant quitté Palm au moment de son rachat par HP, il était également plus que compliqué pour le géant de rectifier le tir. Aujourd’hui disponible en open-source, HP espère toujours que la communauté s’en saisira et que les développeurs s’y intéresseront. Mais Mercer continue de marteler que, si HP veut atteindre un niveau de qualité équivalent à Apple et Google, Webkit continuera d’être un problème.
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