Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, n’a jamais voulu précipiter une entrée en bourse de son service. D’après lui, cela risquerait de détourner l’attention de ses salariés, qui pourraient plus se soucier du cours de l’action que de la qualité des produits qu’ils développent. Pourtant, les investisseurs la réclament depuis longtemps et, avec plus de 500 actionnaires aujourd’hui, il devient pressant pour la firme de s’ouvrir au public, via une Initial Public Offer (IPO).
Le dossier qui ouvre la procédure d’introduction en bourse pourrait être déposé dès mercredi à la Security Exchange Commission, le régulateur boursier américain. Selon le Wall Street Journal qui cite des sources proches du dossier, la valoration de l’entreprise pourrait être portée entre 75 et 100 milliards de dollars. Une valorisation de 100 milliards équivaudrait à être évalué à la même hauteur que McDonald’s, ou à la moitié de Google.
Avec un dépôt mercredi, l’entrée effective en bourse de Facebook ne surviendrait qu’en mai. Gérée par la banque d’affaires Morgan Stanley, elle pourrait alors rapporter 10 milliards de dollars à la firme lors des premières journées d’échanges. La banque, qui s’est déjà chargée des introductions de LinkedIn, Groupon ou Zynga, toucherait au passage un joli pactole. En effet, comme nous l’expliquions lors de l’entrée en bourse de Groupon, elle toucherait un pourcentage de la somme amassée grâce à l’entrée en bourse et pourrait se réserver un stock d’actions (la green shoe) qu’elle revendrait quand bon lui semblera.
Ces chiffres feraient en tout cas de Facebook la quatrième plus grosse entrée en bourse de l’histoire des Etats-Unis, derrière Visa, General Motors et AT&T. Ce serait la plus importante de l’industrie numérique, très loin devant Google qui avait levé 1,9 milliard lors de son introduction en 2004 quand la firme était valorisée 23 milliards de dollars.
Facebook tire ses revenus de la publicité qui lui a rapporté 3,8 milliards de dollars en 2011. La valorisation finale dépendra donc de l’état du marché de la publicité, de l’intérêt des annonceurs pour les médias sociaux, ainsi que de la situation des marchés américains et européens lors de son IPO.
Enfin, cela montrera la capacité, ou non, de Mark Zuckerberg à gérer une entreprise qui devra rendre des comptes à ses investisseurs tous les 3 mois. Loin de l’époque où il créa le réseau dans sa chambre d’étudiant, la responsabilité sera tout à fait différente. Nombreuses sont les compagnies qui décident alors de remplacer le fondateur à la tête de l’entreprise par un meilleur gestionnaire.
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