C’est fait. Conformément aux rumeurs relayées ces derniers jours, Facebook a bien déposé mercredi son dossier d’introduction en Bourse auprès de la Securities & Exchange Commission (SEC). Le dossier transmis aux autorités boursières américaines permettrait de lever au moins 5 milliards de dollars, soit environ 3,8 milliards d’euros, et pourrait valoriser Facebook à 100 milliards de dollars. Soit un peu moins de 1,2 dollars pour chacun des 845 millions d’utilisateurs par mois du réseau social (le site déclare 483 millions d’utilisateurs quotidiens).
Selon les documents communiqués pour l’Initial Public Offering (IPO), Facebook a réalisé 3,71 milliards de dollards de chiffre d’affaires en 2011, et dégagé un bénéfice net d’un milliard de d’euros, contre 606 millions en 2010. L’entreprise créée en 2004, qui n’a atteint son point d’équilibre qu’en 2009, est donc depuis devenue une entreprise extrêmement rentable, qui emploie 3 200 salariés.
L’essentiel des revenus de Facebook est dû à la publicité (3,2 milliards de dollars en 2011, soit 85 %). Le concepteur de jeux sociaux Zynga, qui a levé récemment 1 milliard de dollars avec sa propre introduction en bourse, a contribué pour 12 % au chiffre d’affaires de Facebook. L’entreprise dispose de réserves en cash de près de 4 milliards de dollars.
Mark Zuckerberg, le célèbre fondateur du réseau social, possède 28,4 % des parts de Facebook, valorisées à plus de 25 milliards de dollars.
« Bâtir de grandes choses implique de prendre des risques »
Dans un courrier joint à la demande d’introduction en bourse, Mark Zuckerberg explique aux investisseurs que Facebook « espère améliorer la manière dont les gens se connecte aux entreprises et à l’économie« , pour accroître ses revenus. Le fondateur qui a longtemps hésité avant de se lancer en bourse rappelle cependant l’histoire de Facebook, et défend sa philosophie face aux investisseurs qui pourraient n’être intéressés que par une maximisation des dividendes à court terme.
« Nous ne construisons pas des services pour gagner de l’argent, nous gagnons de l’argent pour construire de nouveaux services. Et nous pensons que c’est une bonne manière de construire quelque chose« , écrit Zuckerberg. Il demande donc aux futurs actionnaires de partager une vision de long terme. « Nous ne nous réveillons pas le matin avec pour objectif principal de gagner de l’argent, mais nous comprenons que le meilleur moyen de réaliser notre mission et de bâtir une entreprise forte et rentable. C’est aussi comme ça que nous voyons l’IPO« .
Mark Zuckerberg explique aussi aux investisseurs que Facebook doit continuer à maintenir un rythme très élevé de lancement de nouveaux services, et à prendre des risques quitte à voir son chiffre d’affaires ou son bénéfice baisser. « Bâtir de grandes choses implique de prendre des risques. Ca peut être effrayant et ça empêche la plupart des sociétés de faire les choses audacieuses qu’ils devraient faire. Toutefois, dans un monde qui évolue si vite, vous avez la certitude d’échouer si vous ne prenez aucun risque« .
Voilà les actionnaires prévenus. Reste à voir si la loi de Facebook saura s’imposer face à la loi du marché… ou inversement.
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