Si Google avait l’intention de faire valider ses nouvelles règles de confidentialité comme on passe une lettre à la poste, c’est raté. Non content de ne pas répondre positivement à la requête des autorités de régulation européennes, qui demandent une pause dans le déploiement du nouveau règlement le temps de l’analyser dans le calme, le géant du net les prend manifestement de haut.
C’est en effet ce qui transparaît qu’a accordé Gwendal Le Grand, chef du service expertise informatique de la CNIL, à ZDNet. Alors que Google affirmait la semaine dernière avoir « informé la plupart des membres du groupe de travail [G29] dans les semaines qui ont précédé » l’annonce d’une révision en profondeur de la politique du groupe en matière de vie privée, Gwendal Le Grand relate une toute autre histoire.
« La nouvelle politique a été annoncée le mardi 24 janvier et nous avons rencontré Google le vendredi précédent« , c’est à dire le 20 janvier. « Nous avons demandé à voir le texte mais il ne nous a été transmis que le lundi suivant, quelques heures avant sa présentation. Google ne nous a pas demandé de valider ce texte » a expliqué Gwendal Le Grand.
Nous sommes donc bien loin des « semaines » qu’a évoqué le porte-parole de Google il y a quelques jours. Pas étonnant, au regard de ces nouvelles informations, qu’aucune autorité de régulation européenne n’a exprimé la moindre préoccupation concrète, vu le faible délai à disposition : à peine quelques heures ! Comment faire une analyse poussée et mettre en lumière les principaux points faibles du document ?
Gwendal Le Grand a également indiqué à nos confrères que Google n’a visiblement pas alerté toutes les CNIL des 27 pays membres de l’Union européenne. Dès lors, impossible pour certaines d’entre elles d’ausculter les nouvelles règles au regard de leur législation nationale. Reste désormais à savoir comment répondra le G29, instance qui rassemble toutes les CNIL, à l’attitude peu encourageante de Google.
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