L’accord commercial anti-contrefaçon est loin de faire l’unanimité sur le Vieux Continent. Alors que plusieurs pays ont suspendu le processus de ratification, tandis que des manifestations importantes se sont déroulées ce week-end contre l’ACTA, c’est au tour du président du Parlement européen d’exprimer de vives réserves, au grand regret de la Commission européenne, qui est favorable au traité.

L’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) a-t-il encore un avenir au sein de l’Union européenne ? Loin d’être terminé, le processus de ratification du projet de traité international est aujourd’hui particulièrement menacé. De nombreux évènements sont en effet survenus ces dernières semaines, au point de mettre en péril l’ACTA. Ses chances de survie sont désormais limitées, à mesure que la fronde prend de l’ampleur.

Plusieurs pays ont ainsi gelé le processus de ratification de l’ACTA afin de procéder à son évaluation juridique et vérifier s’il modifie d’une façon ou d’une autre leur législation nationale. D’autres à l’image de l’Allemagne ont tout simplement refusé de signer le document. Enfin, des dizaines de manifestations se sont déroulées samedi dernier en Europe, appelant la classe politique à barrer la route à l’ACTA.

Dernièrement, c’est le président du Parlement européen, Martin Schulz, qui a décoché quelques flèches contre le traité international. À la télévision allemande, il a expliqué que le document « n’est pas bon sous sa forme actuelle« , ajoutant que l’équilibre entre la protection du copyright et les droits individuels des internautes « n’est que très insuffisamment ancré dans le présent accord« .

Du côté de la Commission européenne, l’hypothèse d’un rejet est désormais de moins en moins écartée. Bruxelles, qui s’est engagé très tôt en faveur de l’ACTA et qui ne souhaite donc pas voir ce scénario se réaliser, déplore que, de son point de vue, le fantasme autour de ce document ait pris le pas sur la réalité, ce qui empêcherait ainsi de débattre du fond du traité sur des bases saines.

La Commission européenne a en effet assuré depuis le début que l’ACTA ne modifie en rien le droit communautaire. Alors que la bataille médiatique lui échappe, la Commission a diffusé un document censé rétablir la vérité sur l’ACTA. Cependant, il est peut-être déjà trop tard. « Si un des négociateurs-clés se retire de l’ACTA, cela aura un impact très grave » sur la suite des évènements, selon des négociateurs cités par l’AFP.

Selon le calendrier européen actuel, l’ACTA est en train d’être ausculté par quatre commissions parlementaires : libertés publiques (LIBE), industrie (ITRE), développement (DEVE) et affaires juridiques (JURI). À chaque fois, un rapporteur doit soumettre un rapport pour avis. Des débats et un dépôt d’amendements sont ensuite programmés. Le vote survient ensuite.

Le traité international passera ensuite dans les mains de la commission commerce international (INTA) qui analysera le traité sur le fond. Il se prononcera alors sur la ratification et l’abandon d’ACTA. C’est seulement après cette étape que le traité international sera discuté lors d’une séance plénière au parlement européen. Si le vote est hostile, l’ACTA sera enterré.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.