L’Union européenne a des ambitions dans le calcul haute performance. Elle entend doubler ses investissements dans ce domaine, afin de permettre au Vieux Continent de devenir leader des supercalculateurs.

Destinés à fournir une énorme puissance de calcul, les supercalculateurs sont conçus avec des milliers de processeurs afin de réaliser des opérations très complexes : cela va ainsi de la simulation nucléaire aux prévisions météorologiques, en passant par la cryptanalyse et la modélisation moléculaire. Les résultats doivent être délivrés aussi vite que possible et avec la plus grande précision.

Dans ce domaine, c’est bien évidemment les États-Unis qui mènent la danse. Et de loin. Près de la moitié des supercalculateurs recensés dans le Top 100 établi en novembre 2011 sont américains. Ils sont très exactement 44, dont 5 se trouvent dans le Top 10. Malgré cette domination incontestable, l’Union européenne est bien décidée à s’imposer dans le calcul haute performance.

C’est ce que révèle une stratégie numérique présentée mercredi par Bruxelles. Selon ce plan, le Vieux Continent doit parvenir à devenir « leader mondial » du calcul à haute performance en quelques années. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, il est ainsi prévu un doublement des investissements dans ce secteur. De 630 millions d’euros, l’Europe va passer à 1,2 milliard d’euros d’ici 2020.

L’idée finale est de pouvoir « héberger des ordinateurs capables d’effectuer 1018 opérations par seconde (échelle exa)« . Les sommes en jeu permettront, selon l’Union européenne, de développer ces structures, ouvrir des centres d’excellence, créer des emplois et former la main d’œuvre. Bruxelles rappelle enfin que la conception d’une telle machine peut coûter 100 millions d’euros et 20 millions de plus en maintenance annuelle.

Selon le site de référence Top500.org, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont les trois pays européens les plus engagés dans ce domaine. L’Allemagne en a six dans le Top 100 du mois de novembre 2011, la France huit et le Royaume-Uni sept. À noter que la France est présente dans le Top 10, à la neuvième place, grâce à un supercalculateur conçu par Bull pour le compte du Commissariat à l’énergie atomique.

Ensemble, les pays européens disposent de 27 supercalculateurs dans le Top 100 grâce à la présence de pays comme l’Italie, la Suède, la Pologne, l’Autriche, le Danemark. Les autres nations bien représentées dans ce classement sont la Chine, la Russie, le Canada, le Japon et la Corée du Sud.

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