C’est un changement d’ère. Comme dans l’industrie musicale, où les recettes numériques tendent à supplanter les recettes des ventes de disques physiques, les vidéos de films sont aussi en passe d’être davantage consommées de façon dématérialisée que sur supports vendus en magasin ou loués dans des boutiques spécialisées. C’est probablement déjà le cas lorsque l’on mélange légal et illégal, mais ça sera bientôt le cas lorsque l’on se contente d’observer le seul marché autorisé.
Selon le cabinet IHS Screen Digest, les spectateurs américains vont regarder cette année davantage de films par streaming que de films sur DVD ou Blu-Ray. « Les visionnages légaux de films vont plus que doubler à 3,4 milliards cette année, contre 1,4 milliard en 2011« , rapporte Bloomberg. Les DVD et Blu-Ray ne vont pas connaître de récession, puisqu’ils vont croître de 2,4 à 2,6 milliards de lectures, mais leur croissance est en recul et annonce certainement un reflux dans les prochains mois ou les prochaines années.
Si la praticité du streaming explique pour partie son succès, c’est surtout la différence de prix qui fait mouche outre-Atlantique. Le prix payé en moyenne pour une séance de streaming aux Etats-Unis serait de 51 centimes selon IHS Screen Digest, contre 4,72 $ pour les vidéos matérialisées sur un support.
En France, le marché de la VOD a beaucoup plus de mal à décoller du fait d’une chronologie des médias très handicapante, qui empêche le développement d’offres réellement attractives qui mélangent films de catalogue et sorties récentes. Les offres d’abonnement séduisantes comme celles de Netflix ou d’Amazon, qui dominent le marché américain, sont absentes en France.
Selon le dernier baromètre CNC-GfK, le marché de la vidéo physique a reculé en 2011 de 8,2 % en volume, avec 120 millions de DVD et près de 13 millions de Blu-Ray achetés. Les chiffres de la VOD ne sont pas encore connus pour toute l’année, mais ils étaient en progression de 12 % en volume sur le premier semestre, et de 22 % en valeur. Ce qui est une progression extrêmement faible compte tenu de l’immaturité du marché.
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