La radio numérique terrestre est à la peine. Alors que celle-ci accuse déjà plusieurs années de retard, à cause en particulier d’un long conflit sur la norme technique à employer (c’est finalement le système T-DMB qui a été choisi), de nouvelles lenteurs sont à prévoir. Le gouvernement souhaite en effet temporiser sur ce sujet, préférant attendre la fin de l’élection présidentielle.
Une demande formulée par écrit mais qui ne sera suivie par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, rapporte La Tribune. Celui-ci a visiblement décidé de rappeler à l’exécutif ce que signifie « indépendante » pour l’autorité administrative. L’organe de régulation a donc toujours l’intention de relancer l’attribution de fréquences pour la radio numérique terrestre (RNT) afin de pouvoir octroyer les premier blocs dès cette année.
En charge du dossier au CSA, Rachid Arhab expliquait alors viser « un taux de couverture de la population légèrement supérieur à 50 %« . Un premier appel à candidatures a été ouvert en novembre dernier « pour la diffusion de multiplexes en numérique terrestre sur la bande L« . Désormais, il s’agit de lancer un nouvel appel « pour la RNT en bande III sur une vingtaine d’agglomérations françaises, selon la norme T-DMB« .
« Préalablement à cet appel, le CSA va signer les conventions des radios autorisées en mai 2009 à diffuser en numérique sur les agglomérations de Paris, Nice et Marseille » note Thibault Leroi pour Radio Actu. Or, les grandes station de radio privées n’apprécient pas le coup de force du CSA sur ce sujet. Elles pointent en particulier le choix de la norme T-DMB, qui n’est pas utilisée en Europe, et le coût d’une telle transition.
Concernant la norme, elles s’agacent « qu’aucun autre pays européen n’a adoptée » la norme choisie par la France, tandis qu’elles considèrent que la RNT « accumule les échecs partout en Europe, où elle est pourtant subventionnée par les pouvoirs publics ou par les constructeurs« . « Deux rapports successifs ont émis les plus grands doutes quant à la viabilité de la RNT« .
L’Association pour la radio numérique DR avait ainsi pointé les risques d’isolement technologique de la France, dans la mesure où les autres pays européens s’appuient sur la norme Digital Audio Broadcasting+ (DAB+) qui serait « plus adaptée à la diffusion de la radio numérique, et surtout représentant des coûts de diffusion 2 à 3 fois inférieurs au T-DMB« .
Bien que le T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting) ait été choisi comme norme officielle de diffusion radio numérique, le CSA a demandé l’adjonction de la norme DAB+. « Il est question de faire une consultation publique qui sera certainement nécessaire. Mais cette adjonction de cette norme DAB+ nécessitera un petit passage à Bruxelles pour acceptation » a expliqué Rachid Arhab.
La radio numérique terrestre consiste à numériser le signal avant de le transmettre aux auditeurs. Tout comme la télévision numérique, il s’agit d’utiliser un code binaire sur les bandes de fréquences III et L au lieu de la bande de fréquences II (bande FM). Pour en profiter, il est nécessaire d’avoir un récepteur adapté dans la mesure où le signal numérique ne peut être décodé par un récepteur analogique.
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