Mise à jour : Baptise Fluzin a indiqué ce mercredi sur Twitter que Nathalie Kosciusko-Morizet demandait l’arrêt des poursuites en son nom. Interrogé pour savoir ce qui a fait changer d’avis l’ancienne ministre, Baptiste nous répond que ce sont « les différentes positions que j’ai pu tenir au sujet de cette affaire et les regrets que j’ai exprimé hier sur LePlus« . Il a en effet publié mardi sur le site communautaire du Nouvel Obs un billet par lequel il dit « présenter des regrets » à Jean-François Copé et NKM.
« Je les ai affublés de deux insultes sur ce montage et c’était inapproprié, irrespectueux de ce qu’ils représentaient alors. C’était une erreur« , a-t-il écrit.
Il est cité à comparaître ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris. « Je n’ai pas pris d’avocat car je pense qu’ils ont mieux à faire : certaines personnes ont besoin d’être défendues pour des choses plus sérieuses, il me semble que la justice a déjà fort à faire« .
Article du 2 mai 2012 –
L’affaire aurait pu rester soit anecdotique soit choquante, selon le point de vue et les sensibilités, mais elle devient drôle voire ridicule.
Mardi, le blogueur Baptise Fluzin (@soymalau) a publié la citation à comparaître qu’il a reçu des mains d’un huissier de justice, pour avoir injurié Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé sur Twitter. L’internaute reconnaît les avoir respectivement traité de « grosse sal**e » et « fils de p*** », ce qui n’était pas du meilleur goût, à tout le moins. Il ne conteste pas non plus qu’il est légitime qu’une plainte soit déposée contre lui, puisqu’il s’offusque simplement que les plaignants estiment avoir été « injurié(s) sans provocation ».
« Je n’ai aucun respect pour NKM et Copé. Ca n’excuse pas l’insulte. Mais ne me dites pas que je n’ai pas été provoqué. Chaque mot qui sort de leur bouche est une provocation à la France que je désire pour mes enfants« , estime-t-il.
Là où l’affaire a pris une tournure comique, c’est que les plaignants demandent « la condamnation de Monsieur Baptiste Fluzin à Twitter 466 fois – soit le nombre de vues du tweet concerné – un message d’excuse ainsi rédigé : « J’ai gravement injurié Jean-François COPE et Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Je le regrette et leur présente mes excuses« .
En soit, le fait d’être condamné à s’excuser a déjà un côté comique, la justice n’étant pas là pour faire que les personnes qui injurient s’excusent, et encore moins qu’elles disent « regretter » leur propos lorsqu’en réalité, en leur for intérieur, elles les maintiennent. La justice doit réparer, pas faire mentir. Mais « il est question avant tout de responsabiliser les acteurs de la blogosphère, du tweet. On est dans une cour d’école, il faut refaire le travail de l’instituteur« , explique l’avocat des deux victimes Philippe Blachetier, interrogé par Europe 1.
Le fait d’être condamné à s’excuser 466 fois de suite pendant 1 mois ajoute au caractère grotesque de la sanction. « 466 tweets revient à publier durant près de 8h un tweet chaque minute, ou encore 1 tweet toutes les 10 secondes pendant 1h17« , calcule PC Inpact.
Mais là, l’affaire devient carrément ridicule.
Dans un billet publié sur Facebook, l’ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet s’en prend aux internautes qui soutiennent Baptiste Fluzin, en leur faisant la morale. « Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet !« , s’énerve NKM.
« J’assume tout-à-fait de poursuivre en justice ceux qui m’insultent publiquement. Si cela peut se savoir, ce n’est pas plus mal. Ça pourra éviter d’autres dérapages (…) Quant à la peine proposée par mon avocat, j’ai bien noté qu’elle faisait sourire. Cela ne me gêne pas. Ramener un adulte censément responsable à la puérilité de son attitude, en proposant à la Cour de lui infliger une peine en rapport avec la bêtise des faits qu’il a commis, je l’assume également« .
NKM devrait pourtant se rappeler ce précepte : tout ce qui est excessif est insignifiant. La disproportion de la peine demandée rend totalement ridicule une plainte qui était parfaitement légitime. Un exemple de mauvaise utilisation de la justice, et de mauvaise communication politique.
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