Au tout début de l’année 2010, Google a été victime d’une cyberattaque « très sophistiquée et très ciblée » en provenance de Chine. Baptisée Aurora, l’opération ne s’est pas limitée à la firme de Mountain View puisqu’elle a touché une trentaine d’entreprises occidentales, dont Yahoo, Symantec, Intel ou encore Adobe. Et selon les sociétés touchées, des vols de propriété intellectuelle se sont produits.
Après enquête, les regards se sont très vite tournés vers la Chine. L’Empire du Milieu est en effet accusé d’avoir voulu faire une démonstration de force en s’attaquant à des grandes firmes américaines. S’est alors engagé un bras de fer entre Google et Pékin, le premier menaçant le second de quitter le pays pour le sanctionner d’avoir eu un tel comportement.
Cependant, le conflit entre le moteur de recherche et les autorités chinoises a fini par dégénérer en incident diplomatique avec les États-Unis, lorsque la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, s’est invitée dans le débat. La Chine a toujours nié être impliquée dans ces attaques, même si des télégrammes diplomatiques révélés par Wikileaks ont révélé le contraire.
Si l’affaire opposant Google à la Chine n’est pas allée beaucoup plus loin que de fortes réprimandes sur le plan diplomatique, les États-Unis ont néanmoins changé de fusil d’épaule. Une coopération entre la firme de Mountain View et la la National Security Agency (NSA), une agence gouvernementale dédiée au renseignement électromagnétique, s’est mise en place.
Or, le rapprochement entre les services secrets américains et le Google, premier moteur de recherche au monde et propriétaire de quelques-uns des services les plus populaires sur Internet, comme Gmail, a suscité dès le début de fortes inquiétudes. « Jusqu’à quel point le public américain va tolérer le partage d’informations entre Google et la NSA ?« , s’était interrogée la président de l’INSA, Ellen McCarthy.
À cette question, il sera très certainement impossible de répondre. La cour d’appel de Washington a en effet jugé que les statuts particuliers de la NSA lui permettaient de garder secret tout arrangement avec le géant du web, rapporte l’AFP. Dès lors, ni Google ni la NSA n’ont l’obligation de préciser la nature de leurs liens conclus suite à l’opération Aurora.
Officiellement, l’intervention de la NSA est destinée à mettre au jour les faiblesses de Google pour que celui-ci réhausse son niveau de protection. La NSA procède donc à un audit des sécurités mises en place par la firme de Mountain View afin de vérifier si elle est capable de résister à de nouvelles tentatives de piratage ou des cyberattaques massives lancées depuis le territoire américain ou l’étranger.
Or, le secret autour des liens unissant Google et la NSA peut laisser penser que ceux-ci sont plus profonds. C’est en tout cas la crainte du Centre d’information sur les données privées électroniques (EPIC), à l’origine de cette action en justice. L’EPIC craint que ce partenariat expose les données personnelles des internautes et fragilise leur vie privée.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !