La plainte de quatre associations contre Google en raison de l’association du terme « juif » à diverses personnalités françaises n’aboutira peut-être pas à un procès. Les deux parties ont en effet soutenu la proposition de nommer un médiateur pour trouver une solution satisfaisante pour tout le monde. C’est l’ancien président du tribunal de commerce de Paris, Jean-Pierre Mattei, qui mènera cette médiation.
C’est l’une des fonctionnalités du moteur de recherche qui a suscité l’ire de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), de J’accuse !-action internationale pour la justice, de SOS Racisme et du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). La saisie semi-automatique propose en effet une liste de suggestions les plus populaires, qui se renouvelle à mesure que l’internaute écrit sa requête.
Or, il apparaît que de nombreuses personnalités sont liées au terme « juif ». Les plaignants estiment que cela a abouti à la constitution d’un gigantesque fichier basé sur l’appartenance réelle ou supposée d’individus à une religion. Les associations estiment que la fréquence à laquelle cette suggestion apparaît entretient par ailleurs dans l’inconscient collectif la supposition d’une mainmise des Juifs sur la société.
Les quatre demandeurs réclament donc l’arrêt de cette association, citant la disposition du Code pénal qui interdit à quiconque de constituer un fichier faisant notamment apparaître les origines raciales et les opinions religieuses. La peine maximale pour une telle infraction est de 5 ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Qu’attendre de la médiation entre les associations et Google ? Pour l’avocat des demandeurs, il s’agira d’abord de réfléchir aux « solutions techniques » plutôt « que de savoir qui a raison et qui a tort« . « Nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas face à un ennemi idéologique, mais à un problème qui se pose avec le service de suggestion de Google« .
Sur la page dédiée à la saisie semi-automatique, Google explique que « les requêtes de prédiction sont déterminées par le biais d’un algorithme en fonction d’un certain nombre de facteurs purement algorithmiques (dont la popularité des termes de recherche), sans intervention humaine« . Cet algorithme intègre des règles strictes pour empêcher l’association de certains mots-clés.
Ceux-ci concernent des domaines comme la pornographie, la violence, la haine ou encore les droits d’auteur.
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