Depuis ce midi, les élections législatives sont terminées pour les Français de l’étranger. Du moins pour ceux qui ont choisi de voter par Internet. L’heure est désormais au bilan, puisque pour la première fois les expatriés avaient la possibilité de voter par Internet pour un scrutin politique. Ceux ne le souhaitant pas devront opter pour une des trois méthodes restantes.
Selon le ministère des affaires étrangères et européennes, ils sont environ 130 000 à avoir accepté de glisser un bulletin électronique dans une urne virtuelle pour désigner les députés représentant les Français de l’étranger. Le reste du corps électoral, environ un million de personnes, devra se rendre à un consulat, faire une procuration ou voter par correspondance.
Si l’intérêt pour le vote par Internet semble fort chez les Français de l’étranger, il ne s’agit en réalité pas du moyen le plus populaire. En effet, le Quai d’Orsay avait expliqué vendredi dernier avoir en sa possession près de 600 000 adresses e-mails valides d’expatriés. Il semble que la grande majorité d’entre eux, bien qu’ayant manifestement un accès à Internet, ait opté pour un moyen plus classique pour voter.
Présenté par ses promoteurs comme une solution visant à satisfaire une exigence constitutionnelle, l’accessibilité de tous les citoyens français au suffrage, le vote par Internet souffre d’un déficit de crédibilité. Son fonctionnement est particulièrement opaque et sa fiabilité loin d’être assurée, malgré l’opération de communication organisée par le gouvernement.
Et si les opérations de vote par Internet s’avèrent faussées ? Sur le papier, le ministère des affaires étrangères et européennes explique que le Bureau de Vote Électronique (BVE) a les prérogatives nécessaires pour « interrompre définitivement » ce mode de scrutin s’il estime que sa sincérité, sa confidentialité ou son accessibilité « n’est plus garanti« .
« En cas de défaillance inopinée ou provoquée du système remettant en cause sa sécurité, cette procédure exceptionnelle permettra ainsi de préserver l’intégrité de l’élection. Les suffrages exprimés par Internet ne seront ni prix en compte ni même dépouillés, ce dont les électeurs seront informés de sorte qu’ils pourront encore se déplacer pour voter à l’urne le jour du scrutin« .
Mais le BVE osera-t-il invalider le vote par Internet, s’il s’avère qu’une défaillance a effectivement frappé le scrutin, au risque de jeter pour longtemps le discrédit sur cette modalité ?
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