Le système de « pay-for-play » de Warner était strictement identique à celui employé par Sony BMG. Pour gonfler le nombre de passages radio de ses titres aux Etats-Unis, Warner Music a employé différentes techniques de corruption et de détournement formellement interdites par une loi édictée dans les années 50 suite à une première vague de scandales.
Les pots-de-vin aux animateurs et programmateurs de radio se déguisaient sous la forme de voyages en pensions complètes, d’appareils électroniques (iPod et autres joyeusetés), de lots pour des concours inexistants… ou même par des paiements en monnaie sonnante et trébuchante, par l’intermédiaire « d’agents de promotion ». Le tout, bien sûr, à la condition que la radio fasse l’effort de passer les chansons de Warner à l’antenne. Mieux, il est même arrivé à Warner de payer des plages de publicité pour y diffuser ses morceaux de musique, ou d’acheter des programmes syndiqués sur d’autres radios, afin d’augmenter son classement dans des charts calculés sur le nombre de rotations !
Le système, mis à plat (.pdf) par Eliot Spitzer, est bien huilé. Mais il est illégal. Suivant ainsi l’exemple de Sony BMG, qui a accepté de payer 10 millions de dollars pour étouffer l’affaire, Warner Music Group a accepté hier de reconnaître son comportement fautif et de payer 5 millions (ce qui est assez logique si l’on considère que la part de marché de Sony BMG est environ deux fois plus importante que celle de Warner). La somme, symbolique à l’égard du chiffre d’affaires enregistré par la maison de disques, servira à financer des actions d’éducation musicale dans l’état de New York.
Spitzer a déjà annoncé son intention de conclure des accords similaires avec les deux autres majors de l’industrie du disque : Universal Music et EMI.
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