Il y a un an, lors de l’eG8 à Paris, Mark Zuckerberg avait nié que Facebook travaillait à une ouverture aux moins de 13 ans, mais il avait ouvert la porte. « À l’avenir, je pense qu’il serait sans doute pertinent d’y réfléchir« , avait-il lancé. Mais « ce n’est pas tout simplement pas dans la liste des choses sur lesquels nous devons nous prononcer maintenant« .
Il semble que la réflexion a avancé.
Selon le Wall Street Journal, Facebook travaillerait en effet sur des solutions qui lui permettraient d’ouvrir des comptes aux enfants de moins de 13 ans, tout en respectant la loi américaine qui impose d’obtenir le consentement vérifié des parents avant de recueillir les informations personnelles des jeunes enfants. Ce ne serait alors que l’officialisation et l’encadrement d’une pratique déjà courante sur le réseau social.
Lorsqu’ils veulent s’inscrire, les jeunes de moins de 13 ans doivent actuellement mentir sur leur âge, ce qu’ils font souvent avec la complicité active de leurs parents. En France, une étude menée par TNS Sofres en 2011 montrait en effet que 20 % des 8-13 ans avaient déjà un compte Facebook, et que l’écrasante majorité d’entre eux (97 %) en avaient au minimum informé leurs parents. Ces derniers, en revanche, ne sont que 55 % à surveiller l’activité en ligne de leurs rejetons, malgré les risques inhérents aux plateformes de communication.
Pour ouvrir le réseau social à ces jeunes mineurs, Facebook envisage de mettre en place des outils qui permettraient de lier les comptes des enfants à ceux des parents, et de confier à ces derniers la possibilité de valider eux-mêmes les demandes d’ajouts d’un « ami », ou les applications qui peuvent être utilisées (et bien sûr, achetées).
Le réseau social se couvrirait ainsi d’une couche de « contrôle parental », très rassurante pour les pères et mères inquiets de ce que peuvent faire leurs enfants sur Facebook. S’il opère un filtrage efficace des contenus partagés par les amis et s’il donne aux parents un moyen de vérifier facilement ce que font leurs parents, Facebook pourrait devenir une plateforme de référence.
Le mois dernier, la Commission européenne a demandé aux éditeurs de services en ligne de travailler à une classification des contenus en fonction de l’âge de l’internaute, et de proposer des « paramètres de confidentialité par défaut (qui) doivent être configurés de façon à garantir aux enfants la sécurité maximale« . Pour éviter que les enfants puissent mentir sur leur âge, elle compte aussi « proposer en 2012 un cadre paneuropéen d’authentification électronique qui permettra d’utiliser des attributs personnels (l’âge en particulier) pour garantir le respect des dispositions« .
(illustration : CC Tom & Katrien)
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