Est-ce un message envoyé au gouvernement avant les travaux qui doivent aboutir à une révision de l’Hadopi ? Alors qu’elle s’y est jusqu’à présent refusée, l’industrie du jeu vidéo pourrait bientôt effectuer les démarches nécessaires pour recourir aux services de l’Hadopi dans la lutte contre le piratage.

Il ne manquera plus que l’industrie littéraire. L’Hadopi, qui jusqu’à présent envoyait des avertissements aux abonnés à internet dont l’accès était utilisé pour pirater des films ou de la musique, enverra bientôt des e-mails ou des courriers en recommandé à ceux qui téléchargent et partagent des jeux vidéo. Selon nos confrères de PCInpact, qui citent les confidences de la présidente de la Commission de Protection des Droits de l’Hadopi Mireille Imbert Quaretta, les éditeurs de jeux vidéo seraient en effet en train de déposer leur demande d’autorisation de collecte des adresses IP à la CNIL.

L’ancien président du Syndicat des Editions de Logiciels de Loisirs (SELL), Jean-Claude Larue, avait temporisé le recours de la profession à l’Hadopi, en jugeant que la collecte des adresses IP coûterait trop cher. Le syndicat l’avait chiffrée à 420 000 euros par an pour surveiller les téléchargements de 100 jeux vidéo et collecter 25 000 adresses IP par jour.

« C’est beaucoup (d’argent) et on veut être certain que l’Hadopi traitera ensuite toutes les demandes« , avait expliqué il y a deux ans et demi l’ancien délégué général du SELL, Jean-Claude Larue. Depuis, l’Hadopi (qui estime que le jeu vidéo est moins touché par le piratage) est effectivement rentrée dans un rythme de croisière qui lui permet de traiter l’essentiel des adresses IP qui lui sont envoyées.

Pour recourir à l’Hadopi, le SELL doit d’abord choisir un prestataire pour la collecte des adresses IP, et obtenir une autorisation de la CNIL. Pour le moment, cinq organisations ont reçu le précieux feu vert ; quatre dans le domaine de la musique (Sacem, SDRM, SPPF et SCPP), et une dans le domaine audiovisuel (l’ALPA). C’est alors à chaque organisation professionnelle titulaire de l’autorisation d’envoyer chaque jour les adresses IP collectées à l’Hadopi, laquelle se charge de demander l’identité des abonnés correspondants aux FAI, et de leur envoyer les avertissements.

En 2010, le SELL avait étudié les propositions de TMG, la société nantaise choisie par l’ensemble des cinq organisations titulaires de l’autorisation de la CNIL, mais aussi de DetecNet, un prestataire américain.

Reste que pour lutter efficacement contre le piratage, le SELL devrait d’abord se préoccuper de l’offre légale. Est-ce normal qu’un jeu vidéo soit vendu 30 % plus cher en version téléchargeable par rapport à la version boîte ?

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