Free Mobile a encore du chemin à parcourir avant de rattraper le niveau de ses concurrents. Selon le magazine Capital, qui a fait réaliser une enquête sur la qualité du réseau du nouvel entrant, l’opérateur « reste très en retard sur la qualité du surf mobile« . En conséquence, les clients de Free Mobile ne peuvent pas profiter pleinement de l’Internet mobile à cause d’un débit globalement limité.
Pour arriver à ce constat, le cabinet Directique – en charge de l’enquête – a procédé à 3692 mesures entre le 24 et le 30 mai dans les agglomérations de Paris et Lyon. Le test consistait à télécharger un fichier de 2 mégaoctets en utilisant l’application MobiSpeed. Résultat, le débit moyen constaté de Free est 0,34 Mbit/s en itinérance avec Orange et de 0,77 Mbit/s en réseau propre.
En comparaison, le cabinet Directique a fourni les mesures suivantes pour les trois autres grands opérateurs. Dans les mêmes conditions de test, Orange atteint 1,19 Mbit/s, SFR 1,19 Mbit/s et Bouygues Télécom 0,79 Mbit/s. Le cabinet Directique n’est pas tout à fait novice en la matière, puisqu’il avait déjà effectué pour l’Arcep des mesures (.pdf) de la couverture des réseaux mobiles 3G .
Mais Capital souligne aussi un très net progrès en matière de téléphonie. S’il n’est pas encore totalement au niveau de ses rivaux, Free Mobile a drastiquement réduit le taux d’échec des appels. Celui est tombé de 46 à 2,9 % entre 18 et 21 heures, l’heure de pointe en matière de communication mobile, et est passé de 32 à 2,4 % pour le reste de la journée.
Quelle est la cause de ces faibles débits, qui pénalisent les consommateurs voulant naviguer en ligne ou récupérer des contenus ? Pour Capital, Free Mobile est en train de payer certaines décisions prises pour des raisons économiques, au risque d’affecter sa stratégie sur le moyen et le long terme. Des conclusions rejetées par le principal intéressé.
« Il y a des gros doutes sur la méthodologie. Concernant la voix, on a quasiment rejoint le niveau des trois autres opérateurs. Pour l’internet mobile, sur notre réseau en propre, on est pratiquement au niveau de Bouygues. Et en itinérance avec Orange, les capacités n’avaient probablement pas été ajoutées au moment de la mesure il y a quelques semaines« , a commenté Iliad, la maison-mère.
Interrogé sur la question, un expert des réseaux télécoms explique que « par souci d’économie, ils se sont contentés de relier la plupart de leurs antennes mobiles à leur c
?ur de réseau avec de simples câbles de cuivre ADSL« . Dès lors, la capacité de ces stations se trouve sous la barre des 10 Mbit/s. C’est ensuite ce débit qui est réparti entre tous les Freenautes du secteur qui s’y branche.
Pour palier à ces problèmes, Free Mobile a assuré en mars qu’il allait accélérer le déploiement des antennes-relais. Le nouvel entrant souhaite déployer 2500 stations actives avant la fin de l’année, pour répondre à un double objectif : réduire sa dépendance à l’égard de l’opérateur historique, avec lequel il a passé un accord d’itinérance, et respecter ses obligations en matière de couverture de la population.
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