C’est une tendance lourde de l’industrie du jeu vidéo qui se confirme. Crytek, l’excellent éditeur de la série des Crysis, a indiqué dans une interview à Computer And Video Games qu’il misait beaucoup sur le modèle économique du « free-to-play » pour ses prochains jeux vidéo. A commencer par Warface, un FPS multijoueurs basé sur le moteur CryEngine 3 qui offrira aux joueurs un univers persistant en constant développement, gratuitement. Le tout sera financé par la publicité ou, plus vraisemblablement, par la vente de contenus au coeur du jeu, qui apparaîtront rapidement indispensables aux plus mordus.
« Avec Warface, nous démontrons que la qualité et le prix peuvent être réciproquement haut et bas« , assure Cevat Yerli, le président de Crytek. Le jeu, destiné dans un premier temps au marché asiatique très habitué au free-to-play, n’est pas une exception dans la stratégie économique de l’entreprise. « Nous nous concentrons tous sur l’avenir de la société et ça passe largement par le jeu en ligne, le free-to-play, la haute qualité et G-Face« , la plateforme sociale de l’éditeur, explique Yerli.
« Le jeu PC va changer et adopter des modèles économiques différents (…) Il n’y a absolument aucune raison pour laquelle les joueurs ne pourraient pas avoir des jeux de qualité AAA gratuitement. Nous allons serrer les dents et le faire. Quelqu’un doit montrer la voie« .
« C’est un problème typique de l’industrie ; comment justifier d’investir 10 à 30 millions de dollars dans la production d’un jeu auquel les gens joueront gratuitement ? Il n’y a pas de calcul de royalties possible dans les esprits traditionnels. Ce que tout le monde doit faire, c’est regarder vers l’Orient et voir comment ils calculent leurs royalties et leurs business plans, et d’importer ça vers l’Occident, mais en appliquant les standards de qualité occidentaux« .
Crysis 4 sera-t-il un jeu gratuit ? Certains joueurs peuvent le redouter. Car le free-to-play est avant tout un modèle basé sur la frustration permanente du joueur, qui doit toujours réinvestir pour continuer à prendre du plaisir à jouer. Si autrefois les jeux étaient chers (et ils le sont toujours pour la plupart), ils avaient au moins l’avantage de ne pas avoir de coûts cachés. Or c’est de moins en moins vrai avec le développement des contenus supplémentaires téléchargeables (DLC) qu’il faut acheter, ou du free-to-play.
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