Un long chemin reste encore à parcourir avant que les conditions de travail en Chine atteignent un niveau comparable à ceux en vigueur en Occident. Trois mois après l’enquête menée par le Fair Labor Association (FLA) dans trois usines du manufacturier Foxconn, qui fournit notamment des composants électroniques à Apple, un nouveau rapport épingle les sous-traitants chinois.
L’organisation China Labor Watch dénonce dans son rapport de 132 pages une situation intenable pour les employés. Ces derniers sont régulièrement amenés à faire des heures supplémentaires, de 100 à 130 heures de plus par mois lors d’une production normale, et de 150 à 180 heures par mois lors des pics de production. Le plafond prévu par la loi est pourtant bien moindre : 36 heures par mois.
Pour mener à bien son enquête, le China Labor Watch a dû multiplier les sources de renseignement : des questionnaires anonymes ont été distribués aux salariés, des entretiens individuels ont été menés et des observations directes sur les lieux de travail visités ont été effectuées. Au total, 10 usines ont été inspectées et 620 témoignages collectés entre janvier et avril.
L’étude souligne par ailleurs que la situation est même plus dégradée encore chez les autres sous-traitants que chez Foxconn. « Les violations du droit du travail existent toujours chez Foxconn et se retrouvent tout au long de la chaîne de fabrication d’Apple. En fait, les conditions peuvent être encore plus dégradées chez les autres sous-traitants d’Apple« , commente l’organisme.
Le rythme de travail n’est pas le seul point dénoncé par le China Labor Watch. Le niveau des salaires, la pénibilité du travail, la dangerosité de certaines tâches, les tentatives de suicide ou les brimades… les infractions recensées par l’organisation sont multiples et appellent une réponse forte des sous-traitants mais aussi d’Apple, qui doit faire pression pour que les conditions de travail s’améliorent.
« L’écrasement de l’ouvrier se constate tout au long de la chaîne d’approvisionnement d’Apple en Chine et pas seulement chez Foxconn« , a commenté le directeur de China Labor Watch. « Apple a la responsabilité et les moyens financiers de s’assurer que les améliorations nécessaires surviennent rapidement et systématiquement« , a-t-il ajouté.
L’électronique grand public est-elle définitivement devenue une affaire asiatique ? Nombreux sont ceux à le penser, même si cela n’empêche pas certains produits d’être encore conçus en Occident, bien que les industriels misent sur les pays en voie de développement offrant une main d’oeuvre à bas coût, flexible, disponible et nombreuse.
Lors de la conférence Google I/O a ainsi affirmé que le Nexus Q sera fabriqué aux USA, en en faisant même un argument de vente. Mais pas le Nexus 7. Une mesure qui paraît surtout symbolique. Un ancien haut responsable d’Apple a expliqué que les usines asiatiques sont capables « d’adapter plus rapidement leur capacité de production » et « leurs chaînes d’approvisionnement ont supplanté tout ce qui existe aux États-Unis« .
Et de conclure, sèchement : « Nous ne pouvons plus être compétitifs« .
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