Le CNC souhaite expérimenter une chronologie des médias moins contraignante, avec des diffusions simultanées sur l’ensemble des supports de diffusion. Si les tests s’avèrent concluants, une révision pourra être envisagée. Mais elle risque de ne se limiter qu’à des films d’art et d’essai.

Fixée en 2009 par un arrêté ministériel, la chronologie des médias demeure un sujet hautement explosif chez les professionnels du cinéma. C’est elle qui détermine le délai minimum à respecter après la sortie en salle et donc qui indique à quel moment les exploitants peuvent accéder aux
?uvres cinématographiques. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intérêt du public n’a pas été la préoccupation première de ses architectes.

Les règles actuelles sont en effet diablement contraignantes pour les services de vidéo à la demande, notamment ceux proposant des formules par abonnement (SVOD). Le délai entre la sortie d’un film en salle et son exploitation par ces plates-formes est de trois ans. Dans ces conditions, impossible pour le secteur de donner naissance à un Netflix français. Le calendrier n’est pas attractif.

Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) sait que la chronologie des médias est, dans sa forme actuelle, imparfaite. Selon Les Échos, une réunion doit justement avoir lieu mercredi prochain pour assouplir par petites touches un dispositif encore trop rigide mais qui occupe cependant une place centrale dans le financement du cinéma français.

Deux questions se posent néanmoins : jusqu’où ira l’évolution de la chronologie des médias et la nouvelle version sera-t-elle acceptée par les principaux acteurs de la filière ? Canal+ a ainsi fait une concession très mesurée en acceptant une dérogation pour les seuls films d’art et d’essai qui n’ont pas été pré-financés par une chaîne de télévision et qui sont sortis en salle avec moins de 30 copies.

Autant l’avouer, ce ne sont pas les films qui sont les plus courus par les assidus des salles obscures. Certes, cela a concerné 113 films en 2010, soit 20 % des films diffusés au cinéma. Mais l’écrasante majorité des entrées se concentre sur les 80 % restants. Vu la réticence des professionnels du cinéma, on peine à croire que le CNC pourra aller beaucoup plus loin dans l’aménagement de la chronologie des médias.

Se pose ensuite la question de la portée de la modernisation de la chronologie des médias. D’après Les Échos, il est probable qu’une expérimentation soit conduite prochainement pour tester la sortie de films simultanément (ou presque) sur l’ensemble des supports de diffusion. Toujours pour cette catégorie bien spécifique de films d’art et d’essai.

L’ouverture d’une réflexion au CNC n’est pas surprenante. Ces derniers mois, des ayants droit comme la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et le ministère de la culture et de la communication ont chacun plaidé pour une révision du dispositif.

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