Très sourcilleux à l'égard de leur réputation, les membres d'Anonymous risquent de ne pas apprécier l'initiative d'une agence web française qui a déposé à l'INPI deux demandes pour obtenir des droits sur l'emblème d'Anonymous et sa devise.

Communauté informelle et anarchique, Anonymous est célèbre pour les opérations régulières lancées sur Internet ou dans la rue au nom de la liberté d'expression. Au fil du temps, le groupe a développé une iconographie autour du masque de Guy Fawkes, un révolutionnaire anglais, et a manifesté par le passé une certaine propension à défendre jalousement son image et empêcher toute récupération.

On se souvient par exemple des difficultés vécues en début d'année par la société française Everlife, qui avait voulu vendre des tee-shirts inspirés du collectif. Deux modèles (un féminin, un masculin) étaient proposés. Mais sous la pression d'internautes se revendiquant de la mouvance, brandissant la menace de lancer des attaques DDOS, la société a préféré faire machine arrière en retirant les produits incriminés.

Suffisant pour dissuader toute tentative d'exploitation de l'image Anonymous ? Visiblement non. Sur Twitter, Twibap a signalé l'existence de deux demandes d'enregistrement auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), qui a notamment pour rôle de délivrer des titres de propriété industrielle (brevets, marques, dessins et modèles).

Le document (.pdf) révèle que la demande d'enregistrement a été déposé le 16 février par une agence web, Early Flicker, et concerne trois domaines précis (appelés classes), numérotés 18, 21 et 25. Ces classes concernent le cuir, les peaux d'animaux, les malles et valises, les ustensiles, les récipients, les peignes, les éponges, les vêtements, les chaussures ou encore les chemises. Le détail des classes peut-être consulté via ce lien.

Il est difficile de deviner l'intention de l'agence web en déposant à la fois l'emblème Anonymous (un homme en costume dont le visage est remplacé par un point d'interrogation, avec une globe terrestre stylisé et une couronne de laurier) et la devise. Y-a-t-il un véritable projet commercial derrière cette demande, est-ce dans un but lucratif en chassant les futures violations de propriété intellectuelle ou tentative de susciter le buzz ?

Toujours est-il que la réaction des internautes se revendiquant d'Anonymous risque fort de bousculer les ambitions d'Early Flicker, quelles qu'elles soient.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.