Mercredi, le maire de New York Michael Bloomerg et le commissaire de police Raymond Kelly ont officiellement annoncé leur partenariat pour le déploiement du Domain Awareness System (DAS), une plateforme "qui agrège et analyse en temps réel les données de sécurité publique, fournissant aux enquêteurs et analystes du NYPD une vue d'ensemble sur les menaces potentielles et les activités criminelles".
Le système conçu en partenariat par Microsoft et par la police de New York relie ensemble des milliers de caméras de surveillance de la ville, des lecteurs de plaques d'immatriculation et d'autres types de capteurs (non précisés), et croise les données collectées avec les bases des autorités. C'est une gigantesque toile de surveillance des new-yorkais qui est ainsi mise en place, au nom de la sécurité, sans que les détails sur le type de données collectées ou croisées aient été communiqués. On sait simplement que la police recevra notamment des alertes sur les "paquets" ou "courriers" (sic) suspects, ou sur les voitures volées détectées sur les voies,
D'aucuns peuvent suspecter que des outils de reconnaissance du visage sont ou seront un jour utilisés pour identifier les personnes filmées par les caméras de surveillance, ce qui est rendu plus facile que jamais par les réseaux sociaux.
"La raison pour laquelle nous avons pu continuer à abaisser le crime à des niveaux records tout en dédiant des ressources considérables à l'anti-terrorisme est en partie notre investissement massif dans la technologie, et notre volonté de développer de nouvelles solutions, à la pointe, pour assurer la sécurité des New Yorkais", s'est félicité le maire. Le DAS "aidera le NYPD à faire davantage pour empêcher les crimes et délits de se produire, et pour les aider à répondre aux crimes et délits de façon plus efficace".
L'utilisation d'outils informatiques pour prévenir les infractions avant qu'elles soient commises est une tendance lourde dans le domaine de la sécurité, à l'instar de la police de Los Angeles qui se sert d'un logiciel pour savoir où renforcer ses patrouilles. L'Europe elle-même a lancé un gros chantier très controversé, baptisé INDECT. La difficulté est de savoir tracer la ligne rouge entre ce qui relève de l'assistance légitime au maintien de l'ordre, et ce qui relève de la violation de la vie privée ou du délit de faciès. Jusqu'où est-on prêt à sacrifier les libertés, au nom de la sécurité ? La question est vieille, mais elle se pose avec toujours plus d'importance.
Par ailleurs, la police de New York a désormais un intérêt financier direct à prôner la surveillance massive de la population, et donc à accentuer le sentiment d'insécurité. Microsoft explique en effet dans un communiqué qu'il va vendre le système DAS dans le monde entier, et que le NYPD touchera 30 % des recettes ! Le logiciel sera adapté sur-mesure pour correspondre aux données et besoins de chaque organisation intéressée.
Bientôt à Paris ?
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !