Le gouvernement de Grande-Bretagne ne reconnaît pas l'asile diplomatique accordé à Julian Assange par l'Equateur, et estime que la décision de l'état sud-américain ne change rien à la situation. Assange reste acculé dans l'ambassade où il séjourne depuis plus de 50 jours, et il ne pourra pas en sortir sans être arrêté par les forces de police britanniques. Des agents surveillent depuis cette nuit toutes les issues de l'ambassade équatorienne, avec l'ordre de capturer le fondateur de Wikileaks s'il venait à en sortir.
"Nous n'accorderons pas de sauf-conduit à M. Assange pour lui permettre de quitter la Grande-Bretagne", a prévenu jeudi après-midi le ministre des affaires étrangères britanniques Willial Hague. Il rappelle que "la Grande-Bretagne ne reconnaît pas le principe de l'asile diplomatique", qui consiste à accorder l'asile non pas à l'arrivée dans le pays, mais à l'arrivée dans une ambassade ou un consulat à l'étranger.
"Le Royaume-Uni n'est partie à aucun instrument juridique qui nous obligerait à reconnaître l'octroi de l'asile diplomatique par une ambassade étrangère dans ce pays. Par ailleurs, il est bien établi que, même dans les pays qui reconnaissent l'asile diplomatique, il ne devrait pas être utilisé dans le but d'échapper aux procédures régulières des tribunaux. Et dans ce cas c'est clairement ce qui se passe".
"Personne, et encore moins le Gouvernement de l'Equateur, ne devrait avoir le moindre doute sur le fait que nous sommes déterminés à remplir notre obligation juridique d'extrader M. Assange vers la Suède".
Sans crainte de faire rire, William Hague affirme qu'il est "important de comprendre que ça n'a rien à voir avec les activités de Wikileaks, ou avec l'attitude des Etats-Unis d'Amérique. Il est voulu en Suède pour répondre à des allégations de délits sexuels sérieux".
A moins de se cacher dans un conteneur marqué "valise diplomatique" (qui juridiquement n'a pas de limite de taille), Julian Assange est donc de fait assigné à résidence, dans l'ambassade d'Equateur. Il y séjournerait depuis deux mois dans un bureau sans lumière du jour directe, couché sur un matelas pneumatique, avec un ordinateur et l'accès à Internet.
Sauf mise en oeuvre des menaces émises mercredi, le fondateur de Wikileaks pourrait y rester encore longtemps, très longtemps. Le record a été établi par le Cardinal József Mindszenty. Il est resté enfermé dans l'ambassade des Etats-Unis de Budapest pendant 15 ans, de 1956 à 1971.
En guise d'apaisement, la Grande-Bretagne dit toujours travailler à une issue diplomatique avec l'Equateur. Mais il paraît très invraisemblable de voir le pays sud-américain revenir sur sa décision d'éviter à Julian Assange une extradition.
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