Le gouvernement allemand a adopté un projet de loi qui vise à taxer les moteurs de recherche et agrégateurs qui indexent le contenu des journaux et affichent des liens permettant de lire l'article sur le site indexé.

Jalouse de la loi Hadopi qu'elle n'a pas chez elle, l'Allemagne a décidé de faire encore bien pire dans la législation à contre-courant du bon sens. La Tribune rapporte en effet que le gouvernement d'Angela Merkel a adopté ce mercredi un projet de loi qui va "obliger les moteurs de recherche à verser des commissions aux sites d'informations". Les outils d'agrégation d'actualités, Google Actualités en tête, devront verser la dîme… pour avoir le droit de créer un lien hypertexte vers le contenu qu'ils mettent en avant. 

Imaginez ce que serait le web aujourd'hui, si le législateur des années 1980 avait instauré une taxe sur le lien hypertexte. Il serait tout simplement mort.

"Particuliers, rédacteurs de blogs, entreprises, cabinets d'avocats, fédérations et associations pourront cependant continuer à citer librement des informations ou diffuser des liens", prévient néanmoins La Tribune. Mais c'est donc un champ précis d'activité que le projet de loi allemand veut soit détruire, soit taxé, pour protéger une industrie vieillissante.

En France, l'idée de taxer Google News au bénéfice des groupes de presse avait été évoquée en 2009, suite à une proposition du GESTE. Elle a ensuite été reprise au niveau européen par le Conseil des Editeurs Européens (EPC), déclenchant le sarcasme de Google. "Si vous ne voulez pas apparaître dans les résultats de recherche de Google, ça ne prend pas plus d'une ligne ou deux de code", avait rappelé la firme américaine. 

Mais elle a tout de même plié, pour ménager ses intérêts. Google ne paye pas en euros, mais il paye en visibilité accrue donnée aux groupes de presse les plus puissants.

Ainsi désormais, Google Actualités privilégie nettement les grands sites d'information, et ne fait plus apparaître les plus petits sites (une politique globale de réduction de la diversité chez Google). Il y a quelques années encore, le service permettait de découvrir des sources alternatives. Aujourd'hui, il suffit de se rendre sur la page d'accueil de Google News pour voir que seuls les titres des médias les plus populaires sont affichés : Le Figaro, Le Monde, Les Echos, L'Expansion, Le Nouvel Observateur, Europe 1… Il va même jusqu'à afficher spécifiquement les contenus de ces titres-là dans un encadré intitulé "Le choix des rédactions", où ne figurent que les grands journaux. Une manière d'acheter la paix.

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