Nous avons déjà beaucoup parlé du problème causé par l'automatisation de la protection des droits d'auteur, qui aboutit régulièrement à des erreurs et des retraits de contenus abusifs. La question se pose régulièrement avec YouTube (encore la semaine dernière avec le retrait d'une chanson appartenant au domaine public), mais il est commun à toutes les plateformes de vidéos en ligne qui atteignent un certain seuil critique. Le problème de fond est que les systèmes robotisés aboutissent à une présomption de culpabilité de contrefaçon, où la sanction est appliquée jusqu'à preuve d'innocence.
Jusqu'à présent, les conséquences étaient relativement circonscrites, du fait qu'une vidéo retirée abusivement pouvait être remise en ligne après discussion avec l'hébergeur.
Mais voilà que les robots policiers chargés de faire respecter le droit d'auteur s'attaquent désormais aux diffusions en direct. Et là, l'immédiateté de la sanction est sans appel.
Dimanche soir avait lieu la cérémonie des Hugo Awards, dont Wikipedia nous précise qu'il s'agit d'un "prix littéraire décerné chaque année aux meilleurs récits de science-fiction ou de fantasy de langue anglaise publiés l'année précédente, ainsi qu'à d'autres catégories tels les magazines amateurs ou les productions cinématographiques". Véritables Oscars de la science-fiction, les prix Hugo existent depuis 1953. Ils sont une institution incontournable chez les amateurs du genre.
Or ceux qui souhaitaient suivre la cérémonie en direct n'avaient dimanche soir qu'une seule possibilité : Ustream. Les organisateurs avaient en effet choisi d'utiliser la plateforme de streaming, sur laquelle se sont branchés des milliers de fans.
Mais d'un seul coup, le flux s'interrompt. Un message s'affiche pour expliquer que la vidéo ne sera plus retransmise en directe, pour violation de droits d'auteur.
Pourquoi ? Selon iO9, les robots d'inspection de contenu de Ustream sont passés au rouge lorsque la cérémonie a commencé à diffuser des extraits des séries TV pour lesquelles différentes personnalités étaient nominées. "Tous les extraits ont été fournis par les studios pour être montrés pendant la cérémonie de remise des prix", précise iO9. "Les Hugo Awards avaient l'autorisation explicite de les diffuser. Mais même s'ils ne l'avaient pas eu, il s'agit d'une utilisation parfaitement équitable de diffuser des extraits de contenus protégés par le droit d'auteur pendant une cérémonie de prix. Malheureusement, les robots de restriction de droits (DRM) sur Ustream n'ont pas été programmés avec ces contours basiques du droit d'auteur".
Pour ajouter l'insolence à l'absurdité, Ustream n'a toujours pas répondu aux demandes d'explication de ses utilisateurs.
Mise à jour : Ustream a finalement répondu sur son blog, en s'excusant tout en rejetant la faute sur Vobile, le système qu'il utilise pour détecter les infractions au droit d'auteur. Il est pour le moment désactivé, le temps d'affiner les réglages (bonne chance). Le site précise qu'il s'agit d'une solution externe, et que ceux qui utilisent la version payante de l'outil de diffusion sur Ustream ne sont pas affectés par l'outil de contrôle.
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