Remis en liberté conditionnelle il y a plus d'un an, avec interdiction d'utiliser Internet, l'ancien porte-parole du groupe de hackers LulzSec explique aujourd'hui retrouver le plaisir des choses simples, et fait l'éloge de la lenteur déconnectée.

Il y a un peu plus d'un an, le jeune membre du groupe LulzSec Jack Davis, mieux connu sous le pseudonyme Topiary, était remis en liberté par la justice britannique sous une condition : ne plus utiliser de connexion à Internet. Un enfer pour cet adolescent qui a passé toute sa vie derrière un écran, et qui avait utilisé la bannière Anonymous pour communiquer avec le reste du monde, souvent avec provocation et humour ? 

Non, une libération. C'est en tout cas ce qu'il décrit dans une tribune publiée par le Guardian.

"En un mot, la vie est sereine", écrit-il. "Je me surprend à lire des journaux comme s'ils n'étaient pas de vieux manuscrits, à entrer dans de vrais magasins avec de la vraie monnaie pour acheter de vrais produits, et à ne pas vouloir photoshoper un être cosmique d'une horreur indescriptible dans toutes les situations sociales possibles".

"Les choses sont plus calmes, plus lentes et parfois, je l'admets, plus ennuyeuses", reconnaît-il, en disant que la vie en ligne et la facilité à s'y faire des amis lui manquent beaucoup. Mais "il y a quelque chose d'étrangement attachant au fait d'être déconnecté de la horde numérique (…), le sommeil est désormais tranquille et ininterrompu et les livres paraissent beaucoup plus intéressants. La paranoïa a certainement disparu".

"Je peux dire avec avec confiance que l'absence permanente d'Internet a fait de moi un individu plus accompli. Et moi comme beaucoup de gosses englués à leurs écrans tous les jours, je n'aurais jamais imaginé penser ces mots un jour", ajoute-t-il, en décrivant la grande nervosité induite par l'afflux permanent d'informations qu'il recevait autrefois, à un rythme effréné.

Il finit par une invitation. "J'espère que d'autres dans des situations similaires décideront de faire une petite pause à l'écart du web (peut-être juste une semaine), pour voir s'ils ont des effets similaires. Ca ne peut pas faire de mal d'essayer".

L'occasion de lire cet article d'InternetActu, qui se penche sur le phénomène croissant du désir, voire du besoin de déconnexion. On pourra aussi lire le livre de Thierry Crouzet, "J'ai Débranché", où celui qui se décrit comme un ancien addict à internet raconte comment il a décroché pendant 6 mois, non sans mal.

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