Aurélie Filippetti continue de marteler la Hadopi. La toute première condamnation d'un abonné à Internet dans le cadre de la riposte graduée a permis à la ministre de renouveler ses critiques à l'égard de l'autorité et de s'étonner par ailleurs de l'immense décalage entre les moyens mis en œuvre pour contrer contre le téléchargement illicite sur les réseaux P2P et le résultat final.

La récente condamnation du premier abonné à Internet dans le cadre de la procédure de riposte graduée a donné du grain à moudre aux opposants du dispositif, ces derniers fustigeant en particulier le décalage colossal entre les moyens mis en œuvre pour dissuader les internautes de fréquenter les réseaux P2P à des fins illicites et le résultat final, un seul condamné pour des millions d'adresses IP relevées.

Dans ce concert de critiques, l'une occupe un poste tout à fait particulier puisqu'il se trouve rue de Valois. La ministre de la culture Aurélie Filippetti a en effet manifesté son désaccord à l'égard de la manière dont la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet (Hadopi) mène la lutte contre le piratage sur les réseaux d'échange pair à pair.

"Il y a peut-être une légère disproportion entre les moyens énormes qui ont été déployés pour Hadopi, tout le débat qui a présidé à la constitution de cette autorité, et le résultat concret", a-t-elle soulevé. Seuls quelques cas ont en effet atteint le dernier échelon de la procédure de riposte graduée. Et parmi les quatorze dossiers transmis à la justice, un seul a abouti à une condamnation. Quand à l'effet pédagogique, il est contesté.

Aurélie Filippetti n'en dira pas davantage sur le cas d'espèce, qui s'est pourtant révélé désastreux. Nous sommes en effet loin du "gros poisson" ayant un comportement compulsif à l'égard du téléchargement illicite. Nous n'avons même pas à faire à un "petit poisson" d'ailleurs, puisque ce n'est pas le véritable "pirate" qui s'est fait condamner. C'est une autre personne. Symboliquement, c'est dramatique.

Épinglant encore une fois le budget de la Haute Autorité, qui "coûte 11 millions d'euros par an", la ministre s'étonne de voir que certaines missions n'ont pas été très bien remplies. "La solution, c'est l'offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés. Or, là dessus, Hadopi n'a pas fait son travail, n'a pas rempli sa mission, c'est-à-dire contribuer au développement de l'offre légale".

Des critiques qui ne sont pas nouvelles, et qui aboutiront à des réorientations de crédits au détriment de la Hadopi. Dans une interview donnée lundi, Aurélie Filippetti a expliqué que le budget de la Hadopi sera réduit en 2013 pour sanctionner son manque d'entrain à assurer l'ensemble de ses missions. Même le label PUR, qui est pourtant l'action la plus connue sur le terrain de l'offre légale, ne trouve pas grâce à ses yeux.

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