À l'image des échanges enflammés qui agitent les internautes lorsqu'il est question de la dépendance au jeu vidéo, et des effets réels ou supposés qu'une pratique excessive peut avoir sur le comportement du joueur, les réflexions sur l'addiction à Internet sont également très passionnées sur la toile. Or, l'initiative de reconnaître officiellement ce trouble va inévitablement relancer le débat.
Mashable rapporte en effet que la prochaine édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, un ouvrage de référence publié par l'Association américaine de psychiatrie, va introduire une nouvelle entrée : le trouble de l'utilisation d'Internet (Internet-use disorder). Comme son nom le laisse transparaître, il s'agit d'un symptôme où l'utilisation du web interfère avec le quotidien d'un individu.
Mais une telle pathologie est contestée dans le milieu psychiatrique et médical. Des oppositions sont apparues assez tôt, comme en 2006 avec l'Association médicale américaine et en 2007 par des membres de la Société américaine de médecine addictive. Ces organisations contestent par ailleurs l'inscription de la dépendance aux jeux vidéo comme diagnostic formel dans le manuel et réclament des études supplémentaires.
Concernant l'hypothétique trouble de l'utilisation d'Internet, des recherches complémentaires sont également nécessaires. Quelques-unes ont obtenu l'attention des médias suite à la publication de résultats étonnants. Une étude menée aux USA en 2010 a remarqué qu'un sevrage de 24 heures aux réseaux sociaux avait fait apparaître des symptômes proches (anxiété, manque) de ceux visibles chez les alcooliques et les drogués.
Plus près de nous, en Allemagne, une enquête affirme qu'environ 500 000 Allemands souffrent d'une dépendance au net, dont une proportion remarquable de mineurs. Les adolescentes seraient plus exposées au phénomène, selon l'étude conduite outre-Rhin.
Il reste néanmoins à déterminer ce qu'est un trouble de l'utilisation d'Internet et quels sont les critères retenus par les psychiatres pour diagnostiquer ce symptôme. Car perdre son temps sur Facebook ou Twitter n'est évidemment pas un critère admissible. Il faut déterminer si le sujet voit son quotidien bouleversé par le réseau des réseaux et se demander si d'autres causes, peut-être plus profondes, n'entrent pas en jeu.
Quoiqu'il en soit, la ligne de démarcation entre des individus sains et des malades risque néanmoins d'être particulièrement floue, dans la mesure où l'époque marque une tendance où les individus sont désormais pratiquement connectés en permanence.
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