Depuis bientôt deux ans, la firme de Mountain View fait l'objet d'une enquête en abus de position dominante ouverte par la Commission Européenne. Il est en particulier reproché à Google de mettre en avant ses propres services sur son moteur de recherche, avec un champs d'activités de plus en plus large (de la météo aux réservations de vols, en passant par la cartographie ou les réseaux sociaux), et ainsi de profiter abusivement du fait que plus de 95 % des internautes en Europe utilisent Google pour faire des recherches. Même s'il est meilleur, un service concurrent n'aura que peu de chances d'émerger si Google affiche d'abord le siens dans les résultats du moteur de recherche qui a quasiment le monopole de fait.
Au mois de mai 2012, Google été officiellement invité à présenter des propositions, et le service américain est entré dans une phase de négociation active avec Bruxelles, qui a d'abord salué l'état d'esprit de Google au cours de l'été, avant de lui demander de presser le pas le mois dernier. "Il est clair qu'en l'absence de propositions satisfaisantes à court termes, je vais être contraint de poursuivre notre procédure formelle d'enquête", a ainsi menacé Joaquín Almunia, le Commissaire européen en charge de la concurrence. S'il était condamné au terme de la procédure, Google pourrait devoir payer une lourde amende, jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel.
Mais Google pourrait finalement s'en sortir avec une mesure indolore qui n'aura concrètement aucun impact. Une mesure qui décevra fortement ceux qui, à l'instar du président de la SNCF, espèrent qu'un jour la société Google sera découpée en morceaux pour assurer une séparation sanitaire entre ses activités de moteur de recherche, et ses activités d'éditeur de contenus et de services, toujours susceptibles d'entraîner d'insolvables conflits d'intérêts.
En effet, selon le Financial Times, Google aurait simplement proposé à la Commission Européenne d'apposer plus clairement sa marque sur chacun de ses services qu'il met en avant sur Google. Comme si le problème était que les consommateurs n'avaient pas conscience d'utiliser des services fournis par Google, et non qu'ils le fassent parce que ces services sont ceux proposés en priorité par le moteur de recherche. "Selon la proposition, Google mettrait sa marque sur toutes ses propres cartes, ses cotations d'actions, ses détails de billets d'avion, et autres informations renvoyées avec les résultats de recherche", indique le Financial Times, qui précise que cette proposition a été envoyée à Joaquín Alumnia ces dernières semaines.
Le journal économique dit ne pas savoir si le Commissaire européen se satisfait d'une telle proposition. Il faut espérer que non ; sinon la procédure anti-trust tournera en une farce ridicule.
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