C'est un paradoxe que les ayants droit auront de plus en plus de mal à justifier. Les ordinateurs portables ou de bureau n'ont jamais été taxés au titre de la rémunération pour copie privée, mais les smartphones et les tablettes qui ressemblent de plus en plus à de mini-ordinateurs le sont de plus en plus. D'où la tentation du recours à des arguments absurdes.
Interrogé dans CIO-Online, le président de la Sacem Jean-Noël Tronc a défendu la taxe copie privée en affirmant tout d'abord, au sujet de la rémunération copie privée sur les tablettes, que "un iPad 16 Go est plus cher à Londres, où la copie privée n'existe pas, qu'à Paris". Or, ce n'est pas vrai. Sur le site britannique d'Apple, l'iPad 16 Go est vendu 329 livres sterling, soit 404 euros. Sur le site français d'Apple, le même iPad 16 Go est vendu 409 euros. La rémunération copie privée sur les tablettes de 16 Go étant de 8 euros, la majorité de celle-ci est bien reportée par Apple sur le consommateur.
Puis, Jean-Noël Tronc use d'un argument spécieux pour défendre la taxation des smartphones, pour lesquels la rémunération copie privée (.pdf) est actuellement de 15 euros pour un mobile avec 64 Go de mémoire, et passerait à 32 euros selon le nouveau barème souhaité par la Sacem et ses co-bénéficiaires.
"Qu'est-ce qui justifie de payer aujourd'hui plusieurs centaines d'euros un mobile multimédia, alors qu'il est souvent bien moins performant d'un point de vue téléphonique qu'un portable qui coûtait le quart du prix, et avait une autonomie quatre fois meilleure il y a cinq ans ? C'est le fait qu'on peut écouter toute sa musique dessus", affirme le patron de la Sacem.
Auquel il faudra rappeler que lorsque l'industrie du disque a obtenu sa fameuse Carte Musique Jeune, de nombreux consommateurs ont détourné le dispositif pour s'acheter des applications à moitié prix sur leur iPhone. Une de ces choses permises par les smartphones qui ne servent, c'est bien connu, qu'à écouter de la musique…
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