Lorsqu’un internaute installe Windows sur son ordinateur, Microsoft lui présente un écran qui lui propose de choisir quel navigateur installer, parmi les principaux du marché : Firefox, Chome, Opera, Internet Explorer, Safari… En tout, une douzaine de navigateurs sont présentés à l’internaute. La mesure avait été mise en place dans le cadre d’un accord négocié avec la Commission Européenne en 2009, pour remédier à l’abus de position dominante dont était accusé Microsoft (il lui était reproché de profiter de son monopole de fait sur le marché des OS d’ordinateurs pour imposer Internet Explorer sur le marché des navigateurs web).
Mais Bruxelles a découvert cette année que ce « ballot screen » avait disparu avec l’apparition de Windows 7 SP1, causant un préjudice direct aux éditeurs de navigateurs concurrents.
Mozilla a donc pris sa calculatrice, et mesuré le préjudice. Pas encore en termes financiers, mais en termes de téléchargements de son navigateur libre Firefox. Harvey Anderson, le vice-président de Mozilla en charge des affaires commerciales, a publié un schéma qui montre que les téléchargements de Firefox se sont effondrés entre le déploiement du Service Pack 1 de Windows 7 en février 2011, et la correction du « bug » en juillet 2012.
Alors que le navigateur comptait un peu plus de 50 000 téléchargements par jour avant la suppression du ballot screen dans Windows 7 SP1, le chiffre a progressivement baissé de 63 %, pour ne plus représenter que 20 000 téléchargements quotidiens. Lorsque le problème a été corrigé en juillet 2012, les téléchargements ont explosé de 150 %.
« Cumulativement, entre 6 et 9 millions de téléchargements du navigateur Firefox ont été perdus pendant cette période« , indique Mozilla. Pour évaluer le préjudice financier, il suffira que Mozilla multiplie ce nombre par le revenu moyen par utilisateur dégagé par Firefox, dont les revenus sont essentiellement tirés de l’intégration de Google comme moteur de recherche par défaut.
Selon les dernières statistiques de NetMarketShare, Firefox compte actuellement 20 % de parts de marché, tout juste devant Chrome (18,55 %), mais encore loin derrière les 54 % d’Internet Explorer. Safari possède uniquement 5 % du marché, et Opera 2 %.
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