Il devait sortir le 5 avril 2004. C’est avec près de deux ans de retard que Peerfactor, historiquement proche de l’association Retspan, sort son service de P2P légal rémunéré. Non sans soulever déjà quelques remous…

Nous n’entendons plus beaucoup parler de Retspan, qui a subi quelques ajustements internes, mais sa petite soeur Peerfactor fait son entrée officielle vendredi sur la scène du P2P dit « légal ». La société française veut utiliser « les ressources informatiques inutilisées de ses membres pour améliorer les sites web, les moteurs de recherche, réaliser des calculs scientifiques et promouvoir les contenus légaux sur le P2P« . En échange de leur bande passante gracieusement mise à disposition, « les internautes utilisant PeerFactor et restant connectés à Internet le plus obtiendront au bout d’un mois un cadeau, soit un mois d’abonnement à un service de jeux videos illimités (Metaboli, ndlr) soit des morceaux de musique téléchargeables« .

L’outil qu’elle a mis au point est une grille de calcul sur laquelle viennent se greffer les modules nécessaires au besoin de ses clients. En somme, semble-t-il, Peerfactor suit le principe de la plateforme libre BOINC, en y ajoutant une relation marchande entre les entreprises qui payent Peerfactor pour utiliser ces grilles, et les internautes qui sont indirectement payés par Peerfactor avec des cadeaux immatériels. « Cette offre [de cadeaux] est limitée au démarrage à un maximum de 500 internautes par mois« , prévient la société dans ses conditions générales d’utilisation.

Evidemment, l’affiliation historique de Peerfactor et de l’association de lutte contre le piratage Retspan a conduit des internautes à s’intéresser de près au fonctionnement de la plateforme. Korben révèle ainsi sur son site que « Dans PeerFactor, son encapsulés les fichiers suivants :

– eserver de lugdunum 17.4 (serveur eDonkey)
– eDonkey Command Line 1.1 (Client eDonkey)
– Taskkill (killer d’application)
– Wget 1.5.3.1 (Logiciel permettant de télécharger des fichiers)« .

Autant de programmes protégés par une licence libre GNU qui fait obligation au distributeur de joindre le code source des programmes exploités. « Evidement, je n’ai vu aucun code source de eserver, edonkey ou wget ni dans peerfactor.exe ni sur le site de Peerfactor« , prévient Korben.

Peerfactor dément une violation du logiciel libre
Du côté de Peerfactor, on se défend de mauvaises intentions. « Le programme lance des applications en tâche de fonds qui réalisent des traitemens pour nos clients. Si elles ne sont pas présentes chez l’internaute, les applications sont téléchargées sur les sites les distribuant (ou extraites du cache du binaire) puis installées. Les résultats sont ensuite renvoyés au serveur central« , nous explique son directeur son directeur Richard Rodrigues. « Nous ne modifions donc jamais de code ‘open-source’ d’application et respectons la clause 3.b)de GNU (fourniture du code source sur demande, nldr) pour ces applications« , affirme-t-il.

« Nous pourrions éventuellement rendre PeerFactor open-source mais cela n’est pas dans nos projets à court terme« , nous confie M. Rodrigues. « Nous ne souhaitons pas le développement de ‘mods’ qui détourneraient l’usage de PeerFactor« .

Enfin rassure-t-il en rappelant que le logiciel n’est pas encore officiellement lancé malgré de premières couvertures presse, « au moment du lancement réel, suite à des remarques d’autres internautes, nous allons ajouter une clause explicite avec la liste des exécutables installés et les licences associées« .

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