Les auteurs de l'étude ont réalisé une expérience dans laquelle ils ont placé trois groupes de cobayes devant un robot de chirurgie, en leur faisant réaliser successivement les 32 étapes nécessaires à l'apprentissage de l'utilisation du robot. Le premier groupe était composé de médecins étudiants en chirurgie de l'UTMB ; le second d'étudiants en premières années ("college students"), et le troisième de collégiens ou lycéens ("high-school students"). Une fois l'apprentissage réalisé, les groupes devaient réaliser une série de 20 tests de dextérité, impliquant la manipulation de matériel chirurgical.
Or le test a montré que les jeunes étudiants et lycéens faisaient au moins aussi bien que les internes en médecine, voire parfois mieux dans certains cas. En revanche, lorsque la même expérience a été réalisée pour simuler une cœlioscopie sans robot, les chirurgiens formés par l'UTMB s'en sortaient beaucoup mieux que les plus jeunes.
Selon les auteurs de l'étude, la dextérité dans l'utilisation des robots s'explique par le temps passé par les deux groupes de jeunes sur les jeux vidéo. En revanche, ils n'ont pas vu de différence notable entre les lycéens qui jouent 4 heures par jour en moyenne, et les jeunes étudiants qui passent deux heures par jour sur les jeux vidéo.
La conclusion n'est pas inédite. Déjà il y a deux ans, nous avions rapporté les conclusions similaires d'une étude canadienne, qui montrait que les jeux vidéo favorisent l'apprentissage des tâches visuo-motrices complexes, essentielles à la chirurgie. Il avait été démontré que les joueurs utilisaient plus activement leur cortex préfontal, qui est responsable des fonctions cognitives, alors que les non-joueurs devaient davantage solliciter leur lobe pariétal, utilisé notamment pour la perception de l'espace. Comme si les joueurs pouvaient davantage se concentrer sur ce qu'ils faisaient, alors que les non-joueurs devaient se concentrer pour comprendre comment faire.
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