Longtemps avant l'opération de police à son encontre, MegaUpload a coopéré avec les autorités américaines dans le cadre d'une enquête contre NinjaVideo. Mais ce que n'a pas prévu l'hébergeur spécialisé, c'est que les éléments sur les responsables de NinjaVideo et sur les fichiers piratés ont ensuite servi à le faire chuter.

MegaUpload doit amèrement regretter sa coopération avec les autorités américaines. En effet, bien avant l'inculpation des têtes pensantes de l'ex plus important service d'hébergement de fichiers, la plate-forme a fait l'objet d'un mandat (.pdf) daté du 24 juin 2010, dans le cadre d'une enquête judiciaire contre le service NinjaVideo. Or, la contribution de MegaUpload à la chute de NinjaVideo s'est ensuite retournée contre lui.

Soucieux de ne pas s'attirer les foudres des autorités américaines, et surtout afin de leur prouver sa bonne volonté dans la lutte contre les contenus violant le droit d'auteur, MegaUpload a préféré taire l'existence de ce mandat sur ses serveurs situés en Virginie, comme le rapporte Wired. Il a ensuite remis aux enquêteurs les informations à sa disposition concernant les responsables supposés de NinjaVideo.

Démantelé en juin 2010 au cours de l'opération américaine In Our Sites, NinjaVideo n'hébergeait pas directement de fichiers, mais se contentait simplement de diffuser en streaming des vidéos hébergées sur d'autres espaces, en copiant le code d'intégration du lecteur exportable. NinjaVideo s'appuyait ainsi sur MegaVideo, la branche de MegaUpload dédiée aux contenus diffusés en streaming.

En plus des informations sur les administrateurs de NinjaVideo, MegaUpload a aussi transmis des informations détaillées concernant 39 films piratés ayant été hébergés sur MegaVideo et diffusés sur NinjaVideo. Ces divers éléments ont contribué à la mise en examen de plusieurs membres du site, dont ses fondateurs Hana Beshara et Matthew Smith.

Or, il apparaît désormais que les éléments fournis par MegaUpload dans le cadre de l'enquête visant NinjaVideo ont aussi été exploités par le département de la justice américain contre MegaUpload lui-même. Les enquêteurs ont en particulier misé sur le fait que MegaUpload avait découvert l'existence de copies de ces 39 films… et n'ont rien fait pour les supprimer.

Pour les autorités américaines, qui avaient déjà ouvert un dossier sur MegaUpload, c'est un mail qui a permis de prouver l'inaction de MegaUpload vis à vis des fichiers piratés. Les responsables du site en effet échangé sur le fait que des copies de ces 39 films se trouvaient sur leurs serveurs… et pris la décision de ne rien faire. Nul doute que les dirigeants de MegaUpload s'en mordent aujourd'hui les doigts.

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