https://youtube.com/watch?v=OvhrC2eWIxw%3Frel%3D0
Bientôt en France ? Comme l’indique Politique du Netz, qui suit l’actualité du numérique allemand, Google a lancé outre-Rhin une campagne de mobilisation du public contre le projet de loi qui vise à créer en Allemagne un droit voisin en faveur de la presse, pour obliger Google et tous les services d’indexation à payer dès lorsqu’ils référencent la presse allemande.
La campagne baptisée « Défend ton réseau » est accompagnée d’une vidéo qui détaille « 10 faits à propos des droits voisins », et propose une application pour contacter un député, à la façon des méthodes employées avec succès en Europe par la Quadrature du Net pour mobiliser contre le projet d’accord ACTA. La campagne est relayée directement en page d’accueil de Google Allemagne, ce qui lui assure une visibilité maximale.
Le message de fond est simple : « Depuis 10 ans tu peux trouver n’importe quand ce qui t’intéresses. Un projet de loi veut changer ça. Est-ce c’est ce que tu veux ? Implique toi. Défend ton Réseau« .
En France, le gouvernement a nommé un médiateur et donné jusqu’à la fin de l’année à Google pour trouver un accord privé avec les éditeurs de presse. En cas de blocage, le gouvernement menace de faire passer lui aussi une loi qui accorderait aux journaux un droit supérieur au droit d’auteur, avec des effets dévastateurs pour la liberté de communication et d’expression. En réponse, Google a de son côté menacé de dé-référencer la presse française, ce qui lui éviterait de payer lorsque l’indexation de contenus est payante.
Mais il n’est pas certain que Google puisse se permettre une telle extrémité, et cette initiative allemande montre qu’il ne veut pas s’y résoudre et qu’il préfère combattre politiquement le projet de loi. Les contenus de la presse sont effectivement parmi ceux les plus recherchés par les internautes sur Google, et le moteur de recherche pourrait avoir plus à perdre qu’à économiser à ne plus référencer les articles qui enrichissent les résultats de son moteur de recherche.
Néanmoins, Google en fait aussi une question de principe. La presse n’est qu’un fournisseur de contenus indexés parmi d’autres. Lui reconnaître à elle un droit à l’indexation, c’est risquer que d’autres éditeurs se manifestent pour réclamer eux-aussi d’être payés pour le référencement. En France, les maisons de disques ont déjà manifesté leur intérêt. Et demain les blogueurs, les photographes, les créateurs de sites web personnels, etc., demanderont eux aussi à être rémunérés.
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