En proie à une guerre civile depuis début 2011, la Syrie demeure sous la coupe du parti Baas de Bachar el-Assad. Tandis que les morts s'accumulent des deux côtés, alors qu'aucune issue à court terme ne semble émerger, le pouvoir a visiblement choisi de prendre de nouvelles mesures pour reprendre l'initiative. Selon la société Renesys, les communications Internet avec la Syrie semblent coupées.
Selon l'entreprise, tous les blocs d'adresses (84) de la Syrie sont devenus inaccessibles, effaçant de fait le pays d'Internet. Sur place, la coupure a été constatée dans de nombreuses régions par des opposants au régime et l'AFP, et notamment dans les principales villes du pays, à savoir Damas, Homs, Tartous et Hama. Cette interruption touche Internet et les communications téléphoniques (notamment mobiles).
Ce n'est pas la première fois que la Syrie se déconnecte du réseau des réseaux. En juin 2011, le pays avait connu une chute brutale du trafic Internet. Cet été, une autre interruption est survenue pendant 40 minutes avant que les communications ne soient rétablies. En outre visée par des mesures d'embargo frappant ses moyens de communication, la Syrie peut néanmoins compter sur l'aide chinoise pour rester en ligne.
Les suspensions des communications ne sont pas vraiment une surprise. Si le régime tente parfois de faire croire à une interruption de service causée par une défaillance technique, l'histoire a montré qu'il s'agit en réalité d'une tentative de désorganiser l'opposition. Alors touchés par le printemps arabe, la Tunisie, l'Égypte, la Libye et Bahreïn ont cherché à exploiter Internet comme un levier pour contrôler les masses.
L'univers des télécommunications en Syrie est en tout cas sous la coupe du régime. "La principale société de télécommunications SyriaTel, ainsi que les fournisseurs d'accès à Internet, sont la propriété de Rami al-Makhlouf, un cousin du président", écrivait Le Monde cet été.
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