Vingt-quatre heures après la suspension d'Internet et du téléphone, la déconnexion entre la Syrie et les réseaux de télécommunications se poursuit. Qu'il s'agisse des données relevées par Renesys, une société spécialisée dans le suivi d'Internet, ou de celles fournies par Google, toutes confirment l'isolation du pays. Et rien ne permet de penser que les communications seront rétablies dans les prochaines heures.
Pour l'opposition syrienne hostile à Bachar el-Assad, cette coupure n'est clairement pas un incident technique. Cette suspension des communications vise selon eux à permettre une opération des forces loyalistes contre les rebelles, loin du regard de l'opinion publique internationale. Cet avis est en partie partagé par les États-Unis, qui considèrent que c'est le parti Baas qui a organisé cette interruption.
"Il va sans dire que nous condamnons cette dernière atteinte en date des capacités d'expression et de communication du peuple syrien et cela démontre, une fois encore, à quelle extrémité en est réduit le régime qui s'accroche à tout prix au pouvoir", a déclaré Victoria Nuland, porte-parole du département d'État, estimant que le président syrien agit en désespoir de cause.
Des outils de communication fournis par l'Occident
Il existe néanmoins un programme d'aide américain qui permet de penser que toutes les communications syriennes ne sont pas interrompues. Si les principaux opérateurs syriens comme SyriaTel et Syria Telecom sont liés d'une façon ou d'une autre au gouvernement de Bachar el-Assad, les États-Unis rappellent qu'ils ont distribué plus de 2000 mobiles capables de fonctionner de façon indépendante.
"Tous ces appareils ont été conçus pour fonctionner de manière indépendante des réseaux de communications domestiques de manière à ne pas être affectés par les écoutes, les coupures ou les manipulations du gouvernement", a expliqué la porte-parole, en référence au projet "Internet fantôme", nom donné à un programme permettant de contourner la censure des réseaux.
D'autres initiatives existent, mais leur utilité au moment où toutes les communications syriennes sont suspendues reste à prouver. Fin décembre, la Commission européenne avait indiqué vouloir fournir "en particulier de(s) logiciels qui peuvent être installés sur un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, un smart-phone ou tout autre appareil".
La France est également très impliquée dans la fourniture "d'un certain nombre d’éléments non létaux", selon le premier ministre Jean-Marc Ayrault. De son côté, le ministre des affaires étrangères expliquait auparavant que la France envisageait de fournir aux rebelles des moyens de communication pour les aider à prendre l'avantage sur les forces loyalistes.
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