Google n’est plus tout à fait un moteur de recherche. En déployant une mise à jour très importante cette année, baptisée « Knowledge Graph », l’entreprise américaine a basculé dans une autre logique : Google ne veut plus se contenter de dire où se trouvent les réponses. Google veut répondre lui-même aux questions, en puisant dans une vaste base de données, elle-même alimentée par une multitude de sources.
Moteur de réponse
Lancé en mai aux États-Unis puis étendu à l’ensemble des internautes cet été, le Knowledge Graph arrive officiellement en France ce mercredi. Il s’agit, selon l’entreprise, de permettre aux utilisateurs « de chercher et d’obtenir instantanément des informations pertinentes sur des lieux, des bâtiments, des objets ou des personnes que Google connaît« .
Pour cela, Google s’appuie sur une base de données contenant plus de 500 millions d’entrées. Ces différents objets sont interconnectés entre eux à travers 3,5 milliards de faits et de relations, précise en outre l’entreprise américaine. Et si Wikipédia constitue l’une des sources privilégiées de Knowledge Graph, Google fait aussi appel à Freebase, le CIA World Factbook et diverses autres bases de connaissances.
Lors d’une recherche, il n’est pas simple pour un moteur de comprendre le souhait d’un usager, surtout lorsque celui-ci écrit un terme ambigu. Le mot « souris » par exemple : s’agit-il de l’animal ? Du périphérique d’ordinateur ? Du morceau de viande dans l’agneau ? Du verbe sourire ? Les exemples d’homonymes ne manquent pas et sont délicats à traiter sans le contexte.
Du mot à l’entité
Avec Knowledge Graph, Google en est persuadé : « désormais, Google comprend la différence, et peut ajuster vos résultats de recherche pour les restreindre à l’entité qui vous intéresse« , écrit-il sur son blog. « C’est un pas essentiel dans l’avancée vers la recherche en ligne de demain, qui utilise l’intelligence collective du web et dont la compréhension du monde se rapproche un peu plus de celle des individus« .
Les « résultats sont plus pertinents, parce que nous comprenons ce que sont ces entités, avec les nuances de signification que cela implique, de la même façon que vous« , continue l’entreprise, « ce qui nous permet de faire une synthèse du contenu pertinent qui s’y rapporte » en se basant sur ce que les internautes « ont le plus recherché sur Google pour chacune de ces entités« .
Le changement de paradigme va même plus loin, selon la société. En plus de « déterminer les faits les plus utiles par rapport à chaque entité », le Knowledge Graph peut « parfois aider à répondre à votre prochaine question, avant même que vous l’ayez posée, parce que les faits que nous affichons sont liés aux recherches effectuées par d’autres internautes« .
Les sites pénalisés ?
L’arrivée du Knowledge Graph en français n’est pas sans rappeler la manière dont travaille le moteur de recherche Wolfram Alpha. Mais les deux sociétés ne jouent pas dans la même cour. Premier moteur de recherche au monde, Google pourrait bien entraîner une diminution du trafic web vers les sites puisqu’il délivrera des informations directement sur ses propres pages.
Certes, l’usager devrait gagner quelques précieuses secondes lors d’une requête en obtenant un condensé des informations en possession de Google. Mais l’éditeur du site pourrait constater une baisse de l’affluence, puisque l’internaute aura moins besoin de se rendre sur un site tiers. Or, Google exploite justement leurs ressources sans contrepartie connue.
De son côté, Google se défend d’aspirer l’audience des autres sites à son profit. « On ne fournit que quelques éléments essentiels […] Ces données sont une porte d’entrée vers d’autres éléments du web« , expliquait mardi l’un des cadres du groupe. Des liens hypertextes sont ainsi disposés dans le Knowledge Graph pour permettre à l’internaute d’approfondir le sujet.
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