Le ministre de l'éducation Vincent Peillon a présenté le détail de son plan pour l'école numérique, qui débutera dès la rentrée 2013, avec une série d'objectifs à horizon 2017. Le premier service public de soutien scolaire en ligne sera proposé en septembre.

Le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon a détaillé ce jeudi son plan "pour faire entrer l'école dans l'ère du numérique", qui ambitionne de créer un véritable service publique numérique pour l'éducation. Sur le papier, le projet qui sera déployé progressivement à partir de la rentrée 2013 jusqu'en 2017 est très séduisant, et signe une réelle prise de conscience des bénéfices de l'apport du numérique à l'école.

Outre le renforcement de l'équipement informatique et réseau des établissements scolaires, le plan Peillon (.pdf) prévoit toute une série de mesures et de dispositifs pour optimiser l'utilisation pédagogique du numérique. A commencer par la formation et l'implication des enseignants, qui seront incités à utiliser des ressources numériques mises à leur disposition par le ministère, et à partager leurs propres supports pédagogiques avec les autres enseignants. Un réseau social dédié sera ainsi préparé en concertation avec eux à partir de l'année 2014, avec pour objectif de permettre aux professionnels de l'éducation de "co-élaborer et partager des contenus et services pédagogiques numériques". 

Le ministère prévient même que l'investissement des fonctionnaires dans l'accompagnement du déploiement de l'école numérique sera "pris en compte dans les promotions et évolutions de carrière".

Un service public de soutien scolaire en ligne

Dès la rentrée 2013, un premier service public de soutien scolaire en ligne sera proposé pour les élèves de 6ème en établissements d'éducation prioritaire, pour les cours de français, mathématiques et anglais. Une mesure qui concernera environ 30 000 élèves en difficulté, qui seront amenés à utiliser ce service depuis le collège, en la présence d'un référent de l'établissement scolaire. Un dispositif en ligne sera également accessible à domicile, avec "un ensemble de parcours personnalisés interactifs, adaptés au niveau, aux difficultés et aux besoins de chaque élève" (mais malheureusement, il semble que seuls les élèves présélectionnés pourront y avoir accès).

Mieux encore, l'éducation nationale va mettre en ligne des ressources numériques pédagogiques "prioritairement libres", accessibles à tous. D'ici septembre prochain, des "films audiovisuels accessibles en ligne gratuitement et libres de droit", seront ainsi proposés "sur des points clés des enseignements fondamentaux", ainsi que sur des "enseignements d'ouverture" comme l'éducation civique (valeurs républicaines, égalité femmes/hommes, respect entre les générations, entraide et coopération, vivre ensemble), la connaissance du monde et l'éducation artistique et culturelle. De quoi aider les élèves qui sont plus concentrés devant une vidéo Dailymotion que devant leur professeur de mathématiques.

Prendre en compte l'existence du numérique dans les examens

Mais plus fondamentalement, et c'est une excellente chose, le ministère souhaite "renforcer la prise en compte du numérique dans les programmes scolaires", et notamment "renforcer le recours au numérique pour l’éducation au bon usage et au traitement critique des informations numériques, et pour favoriser les travaux de groupe et l’entraide entre élèves".

Cela va même jusqu'à "faire évoluer les examens, dans leurs contenus et modalités, afin d’y renforcer la place du numérique". C'est un premier pas, timide mais essentiel, vers un changement de culture éducative, qui conduira à apprendre à apprendre dans un environnement numérique où l'information est à portée de doigt sur un téléphone mobile. On se souvient de ce professeur qui avait pourri le web pour dénoncer le copier-coller réalisé par ses élèves dans les devoirs faits à la maison, sans se rendre compte que la solution n'était pas d'interdire l'utilisation d'Internet, mais de l'encourager de façon intelligente.

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