La Hadopi a publié vendredi sa deuxième étude (.pdf) sur les usages des internautes, qui confirme une tendance déjà observée en 2011 lors de la première vague, et que l'on revoit dans chaque étude sérieuse. Les internautes qui déclarent pirater ont sensiblement le même montant de dépenses culturelles que ceux qui ne déclarent que des usages licites. En effet, selon l'étude menée en octobre 2012 par Ipsos, les internautes dépensent en moyenne 21 euros par mois sur Internet pour des offres de produits ou services culturels, et le montant est strictement le même pour les pirates et les gens les plus respectueux de la loi.
Le chiffre est d'autant plus remarquable que les 21 euros incluent à la fois ceux qui ne dépensent rien et ceux qui dépensent le plus. Mais lorsque l'on exclue les premiers, que l'on pourrait croire largement majoritaires (ils représentent en fait 39 % de l'échantillon), le montant moyen passe seulement à 35 euros pour les "pirates" auto-déclarés, et 36 euros pour les autres. Que l'on soit pirate on non, le portefeuille reste à capacité limitée ; et l'on est tenté de pirater lorsque l'on ne peut plus dépenser.
Lorsque l'on regarde les tranches de budgets, on s'aperçoit que les pirates soit moins nombreux à dépenser moins de 20 euros par mois, mais qu'ils sont en revanche plus nombreux à dépenser entre 20 et 40 euros par mois. Et ils dépensent sensiblement les mêmes montants dans les tranches supérieures :
Néanmoins, l'étude montre une chute impressionnante du montant général des dépenses, ce qui est beaucoup plus inquiétant pour les ayants droit que le piratage.
La moyenne du budget culturel sur Internet était en effet de 30 euros il y a deux ans, et de 44 euros en excluant ceux qui ne dépensent rien. Les dépenses mensuelles ont ainsi baissé de 30 % en moyenne pour la globalité, et de 20 % pour ceux qui dépensent au moins 1 euro par mois. "Cette baisse se constate autant auprès des internautes déclarant un usage licite que des internautes déclarant un usage illicite", note l'Hadopi. "L’effet d’un environnement marqué par un contexte de crise et le fort attrait pour les offres gratuites ou à faible coût (abonnements, etc.) peuvent expliquer cette forte baisse".
Selon le détail de l'échantillon du sondage, 15 % des sondés reconnaissent avoir consommé des biens culturels de façon illicite dans les 12 derniers mois. 53 % affirment n'avoir aucune activité illicite (les autres n'auraient aucune consommation illicite). Mais comme toujours, il faut prendre avec beaucoup de pincettes les sondages qui demandent aux sondés s'ils sont hors la loi. Même si les sondages sont anonymes, un biais est forcément induit par le sentiment de culpabilité ou la peur de se dénoncer.
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