Un mois après avoir été largement épargné par la FTC aux Etats-Unis, Google a remis cette semaine à la Commission Européenne ses propositions pour éviter des sanctions pour abus de position dominante.

Dans son combat pour garder intacts les avantages stratégiques de sa position dominante, Google a gagné une première bataille aux Etats-Unis en début d'année, avec un accord sans ambition signé par la FTC. La Commission Fédérale du Commerce a autorisé Google à ne rien changer de la façon dont il met en avant les résultats issus de ses propres services, au détriment de ceux de la concurrence. Le gendarme antitrust américain a ainsi donné son feu vert au moteur de recherche pour qu'il conduise en priorité les internautes là où Google héberge lui-même des réponses, plutôt que sur les sites de ses concurrents.

Malgré les témoignages accablants d'entreprises qui expliquent comment Google a d'abord fragilisé le référencement d'éditeurs de services rentables, avant de créer et de mettre en avant sa propre solution concurrente, la FTC a estimé que les modifications opérées étaient autant "d'innovations qui ont amélioré le produit de Google et l'expérience de ses utilisateurs". Tant pis pour l'écosystème économique global qui devrait donner à Google une responsabilité particulière.

Mais Google doit livrer une autre bataille, en Europe. La Commission Européenne, elle aussi, a monté un dossier d'abus de position dominante contre Google, et tente de négocier des aménagements aux pratiques anticoncurrentielles de l'Américain. Les risques sont beaucoup plus importants pour Google, qui domine plus de 90 % du marché de la recherche sur le web en Europe, contre environ 65 % aux Etats-Unis. Si Google ne donne pas satisfaction, Bruxelles pourrait infliger à Google une amende équivalent au maximum à 10 % de son chiffre d'affaires annuel, soit environ 5 milliards d'euros.

Selon le New York Times, Google aurait rendu cette semaine ses propositions au commissaire en charge de la concurrence, Joaquín Almunia, qui mène l'enquête depuis novembre 2010. Rien n'a fuité sur ces propositions, mais il faut espérer qu'elles soient plus sincères et plus radicales que celles évoquées l'an dernier. Le Financial Times avait en effet révélé que Google proposait uniquement de mettre son logo à côté des résultats issus de ses propres services, comme si le problème portait sur le fait que les internautes n'avaient pas conscience d'utiliser des services Google.

La seule mesure réellement efficace pour éviter tout conflit d'intérêts serait de découper Google en deux morceaux étanches, avec d'un côté l'activité de moteur de recherche, et de l'autre celle d'éditeur de services. Mais même si elle avait été envisagée sérieusement en son temps pour Microsoft, une telle mesure de scission n'a aucune chance d'être imposée par l'Europe.

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