Dans les prochains mois, la guerre des consoles entrera dans une nouvelle phase avec l'arrivée d'une nouvelle génération de machines : Sony et Microsoft doivent en effet dévoiler leur réponse à la Wii U de Nintendo, sortie en novembre dernier. Aux dernières nouvelles, la PlayStation Orbis devrait être présentée fin février, tandis que la Xbox Durango devrait suivre quelques semaines après.
Des rumeurs. Pour l'instant
En attendant confirmation des deux géants de l'électronique grand public, les rumeurs se succèdent. Certaines sont très encourageantes, tandis que d'autres suscitent une vive inquiétude chez les joueurs. Ces derniers temps, l'anxiété de la communauté s'est cristallisée autour d'une mesure – encore hypothétique à ce stade – consistant à interdire les jeux d'occasion sur la PlayStation Orbis et la Xbox Durango.
Citant des sources décrites comme bien informées des projets de Sony et Microsoft, et relevant l'existence de brevets spécifiques, la presse spécialisée pense que la prochaine génération des consoles de salon devrait mettre un coup d'arrêt à des usages anciens et largement répandus chez les joueurs : l'achat et la vente de jeux d'occasion ainsi que le prêt entre proches.
GameStop se mobilise
En attachant un jeu vidéo à une console bien précise ou un compte d'utilisateur spécifique, Sony et Microsoft produiront des effets en cascade sur le secteur du jeu vidéo. Au nom de la lutte contre le piratage des jeux vidéo, les deux constructeurs vont en particulier porter un coup sévère au marché de l'occasion et, par conséquent, aux sociétés spécialisées dans la vente de jeux vidéo, neufs ou usagés.
Cette perspective ne réjouit pas du tout les revendeurs, qui verront alors une partie de leur activité économique disparaître. GameStop, la maison-mère de Micromania, a ainsi mis en garde Microsoft. Interrogé par Bloomberg, un porte-parole de la société assure que les joueurs seront moins enclins à acheter une console de jeu s'ils ne peuvent pas ensuite accéder aussi au marché de l'occasion.
Moins de ventes ?
GameStop assure avoir réalisé une enquête dans son réseau de boutiques pour recueillir le sentiment des joueurs et dont les conclusions sont sans appel : les clients sont majoritairement hostiles à tout dispositif technique empêchant le prêt de jeux entre proches ou bloquant les jeux usagés. Au point que ces derniers pourraient envisager de ne pas acheter une nouvelle console.
Si GameStop n'a pas communiqué le détail de son enquête, les réactions des internautes sur la toile tendent à confirmer un rejet général. Sur les sites spécialisés, les forums de discussion ou les blogs, les commentaires sont critiques à cette perspective. Tout comme les avis sont aussi très tranchés sur le phénomène de la dématérialisation, qui participe à la mise à mort du marché de l'occasion.
Le cas de la PSP Go
Sur ce terrain, GameStop n'est évidemment pas neutre. Comme indiqué plus haut, l'activité économique de la société repose en partie sur le marché de l'occasion. D'ailleurs, on se souvient que les boutiques de jeux vidéo ont par le passé agi lorsqu'une orientation du secteur ne leur convenait pas. La PSP Go de Sony, privée de lecteur UMD, avait été boudée par nombre de revendeurs.
L'absence du lecteur rendait indispensable le PlayStation Store pour télécharger des jeux vidéo. Or, la dématérialisation contribue aussi à tuer le marché de l'occasion puisque le support physique disparaît. Plusieurs boutiques avaient alors fait le choix de ne pas mettre en avant la PSP Go ou, dans les cas les plus extrêmes, de ne pas la proposer à la vente.
Pas de marge de manœuvre
Reste que le poids de la PSP Go dans l'univers vidéoludique n'est pas le même qu'une nouvelle PlayStation ou qu'une nouvelle Xbox. Si le blocage des jeux vidéo d'occasion se confirme, les boutiques pourraient-elles se permettre de mettre des bâtons dans les roues de Sony ou Microsoft ? C'est très improbable. D'autant que les consoles de jeu ne sont pas vendues que par des revendeurs spécialisés.
À supposer qu'une firme comme Micromania entre dans une telle guérilla, les consommateurs risqueraient de se tourner vers des enseignes plus généralistes comme par exemple la Fnac et Carrefour. Ces commerces, plus généralistes, ne sont pas aussi dépendantes des jeux d'occasion que les distributeurs de jeux vidéo. Cette fois, ces derniers n'ont guère le moyen de s'opposer aux fabricants.
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