Comme aux États-Unis, Google doit affronter en Europe des accusations d'abus de position dominante dans la recherche en ligne. Si la firme de Mountain View a été épargnée la Commission Fédérale du Commerce (FTC), les deux parties s'accordant sur un accord a minima, la Commission européenne pourrait se montrer moins conciliante. Car Google a une part de marché écrasante en Europe.
Google contrôle en effet plus de 90 % du marché de la recherche web dans les principaux pays du Vieux Continent (Allemagne, Espagne, France, Italie, Angleterre), contre environ 65 % outre-Atlantique. L'échelle des enjeux n'est pas du tout la même. Les propositions de Google pour éviter les sanctions (une amende jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires annuel, soit près de 5 milliards d'euros) devront convaincre.
Début février, Google a soumis diverses propositions à la Commission européenne pour lui signifier sa bonne volonté et son désir de coopérer. Celles-ci sont aujourd'hui examinées par Bruxelles, qui n'a pas souhaité en livrer la teneur. Gageons que les engagements du groupe américain se montrent plus audacieuses que le simple ajout du logo Google à côté des résultats issus de ses propres services.
La mesure la plus radicale serait de scinder Google en deux entités, avec d'un côté l'activité de moteur de recherche et de l'autre celle d'éditeur de services. Elle serait sans nulle doute la plus efficace pour mettre une bonne fois pour toute fin aux risques de conflits d'intérêts. Mais une telle décision n'a pratiquement aucune chance d'être prise.
Si Joaquín Almunia, commissaire espagnol en charge de la concurrence, n'a voulu préciser la nature des propositions de Google, il a en revanche avancé un calendrier. "Nous pouvons parvenir à un accord après les vacances d'été. Nous pouvons l'envisager comme une échéance probable" a-t-il expliqué, dans des propos rapportés par Reuters. Cela laisse encore de longs mois de négociations en perspective.
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