La Commission Européenne s'inquiète de voir que le nombre des emplois disponibles dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) augmente en Europe, avec près d'un million de postes qui pourraient être vacants d'ici 2015, mais que le nombre de personnes qualifiées pour remplir les postes reste insuffisant. Bruxelles lance aujourd'hui une "Grande Coalition" pour impulser des solutions.

Dans un climat particulièrement morose pour l'emploi en Europe, avec un taux de chômage qui atteint 11,9 % dans la zone euro en janvier 2013, la Commission Européenne veut voir une lumière d'espoir dans les emplois issus du numérique. Le président de la Commission José Manuel Barroso a en effet invité aujourd’hui les entreprises du secteur numérique, les administrations et les secteurs de la formation et de l’enseignement à "adhérer à une grande coalition en faveur de l’emploi dans le secteur du numérique, en vue de pourvoir jusqu’à 900 000 emplois vacants qui devraient apparaître en Europe d’ici à 2015 dans le domaine des technologies de l’information et des communications", a indiqué Bruxelles dans un communiqué.

Selon la Commission Européenne, 100 000 emplois seraient créés chaque année dans le secteur du numérique, qui compterait actuellement plus de 6,7 millions de travailleurs en Europe, mais le nombre des diplômés serait insuffisant pour satisfaire la demande.

"La grande coalition que nous lançons aujourd’hui est un élément essentiel pour remettre l’économie européenne sur les rails et procurer des emplois à une partie des quelque 26 millions de chômeurs que compte l’Europe", a déclaré José Manuel Barroso, accompagné par les commissaires Neelie Kroes (stratégie numérique), Antonio Tajani (industrie et entrepreneuriat), László Andor (emploi, affaires sociales et inclusion) et Androulla Vassiliou (éducation, culture, multilinguisme et jeunesse).

"Si, ensemble, nous réussissons à inverser la tendance et à pourvoir les emplois vacants de plus en plus nombreux dans le secteur des TIC, l’impact dans l’ensemble de l’économie sera beaucoup plus large".

Pour y parvenir, Bruxelles a réuni 15 entreprises et organisations, qui se sont engagés notamment à créer la plateforme d'apprentissage en ligne Academy Cube, et un module de formation destiné aux installateurs de réseaux d’énergie intelligents (les "smart grids"). La liste des participants n'est pas encore connue, mais le programme de la conférence de lancement fait apparaître notamment Intel, Randstad, SAP, Coca-Cola, Cisco, Deutsche Telekom, Oracle, Deloitte, Google, ou encore HP.

Mais les efforts paraissent bien maigres au regard du terrible constat : "Le nombre d’emplois qui seront créés en Europe dans le secteur du numérique pourrait atteindre 864 000. Cependant, une baisse du nombre de nouveaux diplômés dans ce secteur, associée aux départs à la retraite prévisibles au cours des prochaines années, risque de compromettre le potentiel de croissance de l’emploi dans les TIC".

"La Commission a certes un rôle à jouer, mais des actions telles que la formation gérée par l’industrie, les aides à la mobilité de la main-d’œuvre, la certification des compétences, l’amélioration des programmes scolaires et universitaires, les actions de sensibilisation et la création d’un environnement propice aux entrepreneurs pour les «jeunes pousses» nécessitent la participation active de toutes les parties prenantes", prévient Bruxelles.

En France, selon une étude Eurostat (.pdf), 29 % des individus de 16 à 74 ans auraient des "compétences fortes" en informatique, ce qui est légèrement au dessus de la moyenne européenne (27 %), mais très en dessous de la Finlande, du Luxembourg, de la Suède, et de l'Autriche, où le chiffre monte à 42 %. 

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